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 Il était une fois...

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Rubis
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MessageSujet: Il était une fois...    Il était une fois...  EmptyDim 23 Sep - 17:03

Il était une fois...
« Quand les légendes atterrissent dans la réalité »


Surtout ne t’éloigne pas ! Une voix qui résonne dans sa tête, mais maintenant elle est bien lointaine. Ses pieds nus frôlent le sol doucement, fuir ? Mais quelle idée ! Après tout n’a-t-elle pas tout dans cette prison dorée ? Un semblant de libertés, des vêtements riches, de la nourriture à profusion et on la laisse en paix. Elle est bien loin de cette image de canaries qu’on avait d’elle. Alors fuir ? Quelle idée saugrenue ! Pourtant ses pieds nus frôlent toujours de plus en plus vite, toujours de plus en plus loin d’elle. La fuir. Une mélodie. Celle du clapotis de l’eau. Irrégulière, mais douce. Une musique qui l’appelle, qui lui demande de venir, elle ne peut y résister. Alors elle la suit, elle se dirige vers cette belle musique. Elle veut la sentir sur sa peau, elle veut la goûter. « Rubis ! » La voix est loin maintenant, bien loin… Pourtant elle résonne encore dans la forêt. Probablement que les coups et la fureur de cette voix va tomber ce soir. Tel l’éclair qui tombe sur Wonderland. Elle n’a pas le droit. Elle ne doit pas la frapper. On lui a bien dit mainte et mainte fois, mais à quoi bon ? Elle n’est qu’une stupide gamine après tout dont le Chapelier s’est entiché, alors à quoi bon ? A quoi bon devoir la garder, à quoi bon la considérer comme une courtisane… Des larmes s’échappent du coin de ses yeux, sa liberté, elle a besoin de sa liberté et bien plus que cela aussi. Ne pas être un simple objet, une simple courtisane. Le vent souffle dans ses cheveux, un sourire glisse sur ses lèvres, elle est heureuse, alors pourquoi ? Pourquoi ne peut-elle pas s’empêcher de pleurer ? La voix est loin, bien loin maintenant. Elle s’arrête devant la source, elle trempe le bout de son pied dans l’eau. Elle sursaute et le retire. L’eau est glaciale. Les esprits rient. Les esprits se moquent d’elle. Elle hésite. Elle n’ose pas. Du bout des doigts elle défait sa robe, elle en détache rapidement les lacets. Le tissus devient de plus en plus lâche et tombe à ses pieds. Pudiquement, elle cache sa poitrine. Son regard terrifié cherche des regards imprudents. Cependant il n’y a personne pour observer l’étrange demoiselle qu’elle est. Personne pour voir les cicatrices qui dessinent sur son dos des étranges motifs.

Non ! La voix résonne dans sa tête. Inutilement. La jeune femme se glisse déjà dans l’eau. Elle ferme les yeux avec plaisir, les délices d’un bain naturels sont incomparables. Ici il n’y a pas les froufrous des servantes dissimulés, ni tout ce savon qui à une odeur bien trop étrange et encore moins tout ce cérémoniale qui la rend nerveuse. Elle se laisse glisser dans l’eau glaciale. Un petit gémissement de plaisir échappe de ses lèves. Les souvenirs affluent les uns après les autres dans son esprit. Des anciens souvenirs, des plus récents aussi. Des joyeux et des moins joyeux… La douceur de la rivière caresse tout son corps, elle ferme les yeux et se laisse envelopper par l’eau. Une mélodie s’échappe de ses lèvres joyeusement, pleines de vie. Elle pourrait presque entendre les éclats de rires de ses frères et sœurs. Il lui manque tant… Elle se laisse aller et envoie une poussée dans l’eau. Ses cheveux flamboyants flottent sur l’eau, telle des fleurs sauvages. On pourrait croire une nymphe échappé d’étranges légendes anciennes que l’on ne connait plus vraiment, mais qu’on sait qu’elles ont existé. « Rubiiiiiiis ! » La voix au loin continue de l’appeler, elle n’y fait guère attention et préfère plonger dans l’eau claire et délicieuse. Les voix des esprits explosent dans sa tête, mais elle n’y fait pas attention, préférant voir avec merveille les poissons, les algues et les plantes aquatiques. Etre coupée de tout. Ses poumons comment à manquer d’air, menaçant d’exploser si elle ne remonte pas à la surface. Pourtant elle reste sur l’eau, ne cessant de pousser ses limites, gardant ses yeux grands ouverts.

Elle n’en peu plus. Alors elle pousse sur ses jambes pour remonter à la surface. Elle ouvre la bouche en grand et aspire l’air qui devient un des plus grands présents qu’on pourrait lui faire à cet instant. Ses poumons se remplissent peu à peu d’air. La voix n’est plus là. Elle s’est perdue dans la fôret. Par contre il y a cette fille, cette rousse qui est belle malgré sa cicatrice sur son visage et surtout… cette fille qui veut la tuer. Elle recule prestement, la terreur se lit sur son visage. Elle ne sait vraiment si elle doit retourner à la surface ou bien rester dans l’eau. Elle n’est pas le genre de personnes qui a l’habitude qu’on essaie de la tuer après tout. Malgré la blancheur de son visage, elle arrive à lâcher du bout des lèvres « Que… que voulez-vous ? » Elle se sent stupide. Cela ne sert à rien de replonger. Elle sait qu’elle a été vue bien avant qu’elle remonte à la surface. Que faire… Que doit-elle faire ? Elle jette un regard autours d’elle comme si on allait lui indiquer comme pouvoir fuir. Inutile bien entendu. Alors elle est là, nageant nue dans une eau sur laquelle court bien des légende, devant une femme qui voulait la tuer lors de leur dernière rencontre. Qu’est-ce que vous ferez à sa place ?


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Azraël
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MessageSujet: Re: Il était une fois...    Il était une fois...  EmptyDim 23 Sep - 18:39



Les contes de fées, c'est bon pour les enfants

Les yeux d'un vert d'eau ne cessent de suivre cette silhouette fragile qui s'enfonce toujours plus loin dans la forêt. On ne cesse de crier son nom, et pourtant elle ne se retourne pas et semble même accélérer le pas. Tel un chat, Azraël se faufile dans les arbre pour ne pas la perdre de vue. Mais de toute façon, les traces de ses pas nus se reprend facilement, il serait aisé de la retrouver. Accroupie sur une branche, elle ne la quitte plus des yeux, pas même lorsqu'elle défait les lacets de sa robe, la laissant choir au sol dans un plissement séduisant de vêtement, dévoilant un corps bien pâle et bien abimé. Pendant un instant, une certaine pitié envahie son esprit pour cette gamine.

Pourtant, il y a quelques semaines, elle n'aurait pas hésité à trancher sa petite gorge. Elle était l'objet d'un contrat .... C'était bien la première fois que la sans visage, comme on aimait parfois l'appeler, refusait d'accomplir un assassinat. À la place, elle avait tué celui qui voulait sa mort et l'avait détroussé de la somme promise. Non, définitivement, elle ne pouvait pas tuer cette petite naïve qui accueillait les esprits, et surtout un en particulier. Un ami de longue date.

Puis, ses cheveux roux disparaissent dans les eaux troubles, laissant quelques bulles crever à la surface. Le temps passe mais Azraël ne s'inquiète pas. Elle sait que le corps blanc crèvera bientôt la surface, réagissant à cet instinct de survie qui empêche les humains de mourir volontairement au creux des vagues. Hippolyte ... Les souvenirs affluent et la submergent, il l'emporte dans une envolée de bonnes pensées, de son passé avant ... Avant que cette cicatrice ne vienne défigurer son visage.

Son doigt vient caresser cette boursoufflure qui par du coin de ses lèvres carmins et s'enfuit dans le creux de son cou. Un voile de tristesse, de rencoeur se dépose son son visage qui pourtant n'a rien de laid, qui est même d'une beauté époustouflante. Mais Azraël n'y voit rien. Puis elle se décide. Ses jambes se déplacent silencieusement jusqu'au pied de l'arbre et elle l'attend, droite comme un i. Son corps se confond presque avec l'ambiance sombre de la forêt, vêtue d'un pantalon de cuir et d'un haut tout aussi noir. Ses cheveux sont au naturel, d'un roux sauvage tellement représentatif de sa personnalité. Ils se soulèvent sous l'effet d'une léger brise, renforçant ce caractère sibyllin qui lui colle à la peau.

Et enfin, la tête crève la surface et ses lèvres recueille avec délice l'air qui lui manquait temps. Et les yeux se pose sur elle, et Azraël voit la peur inonder son regard, elle cherche une solution pour fuir mais n'en trouve aucune. Elle pouvait avoir peur, mais pas aujourd'hui. Pas maintenant. Azraël n'allait pas la tuer, plus maintenant, plus jamais sûrement. La voix fluette bégaye, lui demande ce qu'elle veut. Ses lèvres rouges restent closes, puis ses jambes se dirigent vers la source d'un pas fermé, elle entre dans l'eau habillée et se dirige vers la sirène. Elle essaie de fuir et de nager loin d'elle, mais sa main saisit fortement le bras et l'entraîne avec elle vers la rive. La douceur, ce n'est plus son truc, elle a oublié ces choses la. La maladresse et la froideur y a pris place.

Sans prendre de gants, elle la lâche sur le sol et la délaissé pour prendre une capeline qui traînait au pied de l'arbre. Pratique pour dissimuler son visage et éviter de se faire repérer, mais pour l'instant, elle avait pour mission de cacher la nudité de la jeune femme. Azraël jeté sans ménagement le tissu sur le corps pâle. "Si tu veux mourir d'une pneumonie, c'est la meilleure solution. Idiote." Les mots ne sont pas tendres, juste maladroits. Puis, par habitude, la chasseuse repose un foulard autour de ses lèvres pour cacher l'abomination de son visage. Ses pieds sont nus et l'herbe à ses pieds semble devenir plus verte, quelques fleurs pointent même le bout de son nez. C'est la son pouvoir et son amour de la nature qui se dévoilé. Son regard se tourne vers la silhouette qui tremble encore, de froid ou de peur, Az' ne le sait pas. "Je ne vais pas te tuer, alors calme toi, gamine."
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Rubis
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MessageSujet: Re: Il était une fois...    Il était une fois...  EmptyMer 26 Sep - 12:38

Il était une fois...
« Quand les légendes atterrissent dans la réalité »



Des doigts se saisissent de son bras. Elle pousse un petit cri plaintif, elle a l’impression que son poignet a été saisi par la grande faucheuse. Elle essaie de fuir, encore et encore, mais ce corps cache une force dont on ne pourrait se douter et la rousse est incapable de lutter malheureusement, obliger de suivre son assassin vers la rive. Ce fut un corps tremblant et glacée qui se retrouva sur le sol, elle cacha avec pudeur sa nudité au moyen de ses bras. Le vent semblait s’amuser à faire d’elle une statue de glace, la chaire de poule parcourait toute sa peau. L’autre eut dû avoir pitié d’elle, car elle lui jeta sur le dos une capeline dont elle s’empressa de s’enrouler à l’intérieur. « Si tu veux mourir d'une pneumonie, c'est la meilleure solution. Idiote. » Elle adressa un bien maigre sourire de reconnaissance. « Mer…merci. » Le froid la faisait bégayer d’une manière des plus stupides, comme si elle n’avait pas l’air déjà asse ridicule avec ses cheveux entassés en grosses mèches par l’eau glacée et son frêle corps blanc comme celui d’un cadavre. Elle éternua plusieurs fois, son nez devint tout rouge. Elle essaya tant bien que mal que de chercher un peu de chaleur dans la capeline, mais le vent semblait s’être levée et s’amuser à la glacer. Du coin de l’œil elle regardait ses vêtements en un petit tas, si seulement… si seulement elle pouvait les mettre ! « Je ne vais pas te tuer, alors calme toi, gamine. » Elle sursaute. Elle ne peut s’en empêcher. Sa présence, sa voix, tout la terrifie en elle. Et puis il y a cette cicatrice, elle sait qu’elle ne doit pas la fixer sous peine de subir sa colère, mais elle ne peut s’en empêcher, son regard y va, il y revient encore et encore. Tu as raison gamine, tu ne devrais pas le regarder. Tout le corps de Rubis est parcouru d’un frisson. Bientôt elle ne sera plus qu’une enveloppe charnel possédée par un autre esprit que le sien. Elle le sait, elle le sent. Le voile noir tombe de ses yeux, sa vision se fait de plus en plus distante, comme si elle regardait à travers les yeux d’une autre. Cela est pourtant son propre corps. Devoir le partager…

La main renverse les cheveux roux en arrière, un sourire suffisant se glisse sur ses lèvres qui quelques secondes plus tôt était tordus de terreur. Elle se lève ou plutôt il, car c’est un homme maintenant. Laissant tomber la capeline au sol il se fout de la nudité et se balade devant la gamine sans la moindre gêne. Il se saisit des vêtements et pose un regard méprisant sur la légèreté de la robe. Les filles ne savent plus s’habiller, mais il n’a pas le choix, donc il l’enfile. « Aide-moi à refermer la robe. C’est un truc de femme ça. » Son ton est plus rude, un brin narquois aussi. Plus rien avoir avec le ton terrifiée de tout à l’heure. Il s’approche doucement d’Azrael, du bout des doigts il caresse lentement la cicatrice de la demoiselle. « Toujours aussi magnifique. » Il lâche du bout des lèvres, dans un murmure ces mots. Si belle, si désirable… Et le voilà emprisonné dans un corps des plus idiots. Autrefois, alors qu’il avait son propre corps, il la trouvait déjà si belle, jamais il n’avait osé le dire. Maintenant qu’elle a honte de ce qu’elle est, il ose lui dire et il la trouve paradoxalement encore plus belle, plus charmante avec cette cicatrice. Loin de la défigurer cette cicatrice l’avait rendue différente, exotique, comme une plante rare qu’il aimerait posséder et qu’il pouvait à partir de maintenant.



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Azraël
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MessageSujet: Re: Il était une fois...    Il était une fois...  EmptyMar 2 Oct - 17:10



Les contes de fées, c'est bon pour les enfants


Elle sursaute, elle a peur, elle tremble. Azraël ne sait que faire devant cette être maigrichon, alors elle reste debout, droite comme un i, les bras le long du corps. Le vent souffle sournoisement, soulevant le voile et mettant à nu la cicatrice. Le regard de la fille se pose sur l'horrible trace et Azraël sent la colère et la honte gonfler son être. Ses lèvres se pincent pour empêcher les mots assassins de les franchir et de blesser la petite. Tout ce qu'elle voulait, c'est qu'il revienne. L'autre fois, c'était très bref, trop soudain. Maintenant, elle avait tout le temps.

C'est avec surprise que l'ange de la mort voit l'esprit prendre possession du corps de la naïve. Le regard humide devient lointain et se voile, bientôt lui succède un air suffisant et sombre qu'elle pouvait reconnaître, une expression bien familière qui datait à bien des années. « Hippolyte. ». Le nom de son ami fut soufflé, murmuré, à peine prononcé, comme si le simple fait de l'appeler pouvait le faire disparaître. Alors la sans visage retrouve un petit sourire perdu au fond de son âme, un sourire où se mêle la mélancolie, les souvenirs et la nostalgie. Il se lève, ou plutôt elle … ou lui dans son corps à elle. Tout cela est d'un compliqué, si bien que même le plus savant des philosophes pourrait s'y perdre. Il expose le corps nu et Azraël détourne les yeux. Automatisme, gêne vis à vis de la gamine, d'Hippolyte. Qu'importe. Azraël entend le froissement du tissu et devine la robe qui se glisse pour cacher sa tenue d'Eve. « Aide-moi à refermer la robe. C’est un truc de femme ça. » Son ton est plus rude, un brin narquois aussi mais la balafrée ne peut empêcher un petit rire bref, moqueur de franchir ses lèvres. Il vient vers elle et celle qui autrefois se nommait Izaliah remonta doucement les bretelles sur ses épaules, lissant quelques plis. Une jeunesse à la cour Seelie ne se perd pas en un siècle. Mais une chose vint tout gâcher, la main d'Hippolyte vint déchirer le voile pour caresser l’œuvre assassine. Bloquée, immobile, glacée par l'effroi et la honte, Azraël ne pouvait pas bouger, mais la goutte d'eau fut ses dernières paroles « Toujours aussi magnifique. » D'un geste brusque, ses mains tournent le corps pour attacher les lacets de la robe, serrant fermement et sans aucune douceur et cachant la peau diaphane aux yeux du monde. « La mort t'a aussi rendu aveugle, Hippolyte ? » Son ton est tranchant, accusateur et on peut nettement sentir la blessure de son âme. Magnifique … non. Elle ne l'est pas. Elle ne l'est plus. « Ne redis jamais ce genre de chose, s'il te plaît. » La voix cristalline s'est adoucie, elle ne lui en veut plus. Elle n'a jamais pu lui en vouloir. Sa présence, sa voix … même derrière ce son pure, elle pouvait discerner le ton mâle et mystérieux qu'elle lui avait toujours associé. Elle se revoyait encore dans les rues de la ville, accrochée à son bras et rigolant de tout et de rien. Il était comme une bouffée d'air frais, et quand il fut assassiné, ce fut comme si le monde manqué d'air. Et sa disparation fut marquée par cette cicatrice qui marque son visage.
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Rubis
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MessageSujet: Re: Il était une fois...    Il était une fois...  EmptyMer 3 Oct - 21:44

Il était une fois...
« Quand les légendes atterrissent dans la réalité »

Il la blessé. Il ne voulait pas… Pas elle. Pas cette douce demoiselle. Les autres sont des idiots, les autres sont des traitres. Ils se moquent d’elle, la disent froide, méprisante, cruelle. Aucun d’entres eux ne peuvent voir la magnifique créature qu’elle était et qu’elle est toujours… Il ne répond rien, il laisse ses doigts fins effleurer la peau blanche qui n’est même pas la sienne, pourtant il ne peut s’empêcher d’éprouver un plaisir des plus étranges. Ce n’est pas sa peau qui est effleuré. De même que s’il baisait ses lèvres ce ne serait pas les siennes qu’il appuierait contre celles de la rousse, cela serait d’une autre, de cette fille dont il possède le corps. Jamais encore il n’avait osé avouer les sentiments qu’il avait à son égard et jamais encore il n’oserait. Même mort. Alors il se contente de lui sourire tristement.
    « Je m’excuse d’être mort ce jour, j’aurais tant voulu… »

Les mots se meurent sur le bout de ses lèvres. Il ne sait trop quoi dire, j’aurais tant voulu te protéger, que tout cela n’arrive pas. Les mots sonnent creux dans son esprit. Il se tait donc, préférant la contempler. Il détourne la tête, puis ses yeux brillent d’une étrange lueur. Mort. Oui, il est mort. On ne peut plus mort d’ailleurs. On lui avait tranché la gorge de la manière la plus abjecte non sans l’avoir empoisonné et user de sortilèges des plus stupides. La mort lui était tombée dessus sans vraiment qu’il s’en rende compte, le sang chaud avait coulé le long de sa poitrine et puis le froid glaciale l’avait enveloppée. Puis il avait rencontré Rubis, cette jolie demoiselle carrément perdue et dont bien des esprits abusés. Au début il la trouvait carrément inutile, jusqu’à qu’il redécouvre Izalhia ou tout du moins celle qui était devenue Azraël… Il ne sait pas trop ce qui lui prend. Au fond de lui Rubis s’agace, elle lui dit, elle veut reprendre possession de son corps. Ne pas la laisser faire, mais il la rejette, au plus profond, il l’oblige à se taire et la fait s’endormir. Il tient à garder le corps. Deux mains qui ne sont pas les siennes se saisissent avec douceur du visage de la demoiselle. Il sent sous ses doigts la cicatrice qu’elle considère comme une imperfection, alors qu’en réalité… Doucement il approche son visage, enfin celui de Rubis, et l’embrasse. Ses lèvres sont si douches, si généreuse. Il pourrait presque oublier qu’il n’est pas dans un corps qui n’est pas le sien.
    « Pardonne moi Izaliah, je n’aurais pas dû… Cela fait tant de temps, dire que c’est pour toi que je suis revenue. » Un petit sourire triste se dessine sur ses lèvres. « Un mort ne pourra bien t’embêter, je devrais me retirer… »

Les joues de Rubis rougissent bien trop facilement, il a l’impression d’être une gamine qui découvre les affres de l’amour. Non. Ce n’est pas qu’une impression malheureusement, il est une gamine, dans ce corps il n’est qu’une gamine… N’a-t-il pas l’air ridicule ? Si. Il veut se retirer. Après tout ne devient-il pas lâche devant elle ? Peu à peu les yeux saphir de la demoiselle redeviennent ternes et lointain. Il a disparu, il s’est enfuit. Le regard terrifié de Rubis réapparait. Elle recule. Sa bouche s’ouvre et se referme comme un poisson hors de l’eau. Elle ne sait vraiment pas quoi dire. Elle en veut à cet imbécile d’Hyppolite. D’habitude lui qui est si fier, si sûr de lui le voilà qu’il la laisse seule devant une assassin ! Une assassin qu’il a embrassé en plus !

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