Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez | 
 

 Qu'un sauveur vienne...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Rubis
Rubis
Ecrits : 110
Age IRL : 30

Gouttes de thés : 122
Administratrice

Qu'un sauveur vienne...  Empty
MessageSujet: Qu'un sauveur vienne...    Qu'un sauveur vienne...  EmptyMer 3 Oct - 19:08

Qu'un sauveur vienne...
« Parfois il suffit de regarder une étoile pour voir son vœu »



On dit que parfois il suffit de regarder le ciel étoilé et prononcer à voix haute son désir le plus cher pour qu’alors il se réalise.

Faites attention à ce que vous souhaitez, cela peut se réaliser, mais pas nécessairement comme vous le désirez vraiment.

Une sombre, bien sombre forêt les éclats du soleil, même les plus aventureux, n’ont jamais osé s’aventurer au plus profond de cette forêt. Le feuillage obscur des arbres avides de lumières ne laissent pas le moindre grain s’échapper. Aucune faune, aucune flore, n’a pu goûter ici à la délicieuse sensation de sentir la chaleur des rayons vous titiller le bout du nez lors du réveil. Au milieu de tout cela, il y a elle. Deux grands saphirs bleus sont apparus un peu brusquement. Des cheveux de feu, sales et emmêlés, mais ils restaient des cheveux de feu tout de même. Sa bouche est pâteuse, un arrière goût du poison probablement. Elle essaie de se relever, mais son corps retombe misérablement. Ses yeux se troubles, les saphirs deviennent ternes pendant un temps. Alors elle reste là. Ses mains griffent avec désespoir la terre, à la recherche d’une issue, sa tête tourne lourdement d’un côté ou de l’autre tel un pantin désarticulé. Elle se sent observés, des milliers, non des milliards, de pairs d’yeux se posent sur elle, la dévore du regard et bientôt cela ne sera pas que du regard elle le craint… Ses mains s’enfoncent dans la terre. Un gémissement inhumain s’échappe de sa bouche pâteuse. Un pantin vivant désarticulé qui prend conscience qu’il est là, qu’il est seule dans cette forêt abandonné.

Un gloussement s’échappe des lèvres de Rubis lorsqu’elle sent le souffle du vent faire envoler ses cheveux. Malgré l’étrange froid qui régnait par ici la demoiselle était on ne peut plus court vêtue et ses pieds nus dansaient et glissaient sur les pierres glaciales sous les yeux agacés de la matrone qui aurait préférer se concentrer à son ouvrage que de devoir surveiller cette petite idiote. Quelle idée de danser de cette manière sur un air qui ne trotte que dans sa tête ? Elle ne cesse de répéter, mais la musique, la musique ne l’entends-tu pas ? Non. La matrone ne l’entend pas, de toute manière elle ne désire pas l’entendre, elle doit être d’une vulgarité comme cette fille. Soudain tout le corps de Rubis s’arrête. Elle semble avoir entendu un bruit. Sur la pointe des pieds elle s’approche de la porte et l’ouvre brusquement. Un grand éclat de rire s’échappe de ses lèvres.
    « Lio ! »
    « Et bien, cela est donc vrai ? On aurait osé te laisser avec cette grincheuse matrone. » Rubis laisse échapper un gloussement.
    « Ouui et je m’ennuie mortellement. » La matrone jette un regard furieux à la rousse.
    « Allons-nous en dans ce cas ! »

Avant même que la matrone furieuse puisse pousser la moindre protestation il se saisit de sa main et l’entraine dans une course effrénée. Le souffle de Rubis arrive rapidement à manquer, pourtant elle ne cesse pas, elle continue de courir, un sourire rayonnant sur les lèvres. Au loin on peut entendre les cris de la vieille dame furieuse de voir sa prisonnière s’enfuir de cette manière. Après tout il ne faut pas l’oublier, si Rubis est soit disant libre dans le manoir du Chapelier, elle est avant tout une prisonnière. Même si ce dernier ne le présente pas de cette manière. Elle lui appartient, il est donc logique qu’elle reste au manoir non ? Comme un lit reste dans une chambre ou bien une table reste dans un salon. On ne le quitte pas. Pourtant avec ses yeux rieurs et cette main qui serre tendrement celle du Lièvre de Mars, n’est-il pas l’un des proches du Chapelier ? Et pourtant… Elle ne reste pas moins sa prisonnière. Leurs courses ralenties. Un sourire illumine les lèvres de Rubis, puis elle la voit. La porte. La porte grande ouverte. Lio surprend son regard. Son espoir, son désir. La fureur se lit dans ses yeux. Elle a tout gâché. Encore une fois. Il s’en va, furieux, la laissant là, seule. Elle ne sait que vraiment faire.

Une coupe de vin proposé par un serviteur. Un dernier regard à cette porte, puis le noir, le noir le plus complet. La dureté du sol qui semblait pourtant si moelleux. Elle n’a pas mal. Elle n’a plus asse de conscience pour avoir de douleur. Elle est perdue. Elle n’est plus rien.

Lentement elle arrive à se relever. Le poison qui coule dans ses veines s’envole peu à peu. Elle peut bouger consciemment les doigts, les bras, son corps se soulève avec bien des difficultés, mais il ne retombe plus comme tout à l’heure. Elle n’a pas encore la force de se lever, alors elle se contente de ramper et s’appuie contre un arbre. Elle ne sait trop si elle est terrifiée ou bien dans un cauchemar tout simplement. Elle ferme les yeux. Elle est épuisée, si… épuisée. Elle ne sait trop pourquoi le sommeille l’enlace de cette manière, à moins que ce soit les racines des arbres tendit que le lierre se glisse de manière des plus ingénus dans ses cheveux flamboyants.

Un sauveur… Qu’un sauveur qui vienne à elle. Elle devait aller au bal. Hunter devait la sauver…


© Chieuze



Revenir en haut Aller en bas
Alcide M. Howard
Alcide M. Howard
Ecrits : 39
Age IRL : 33

Gouttes de thés : 53

Qu'un sauveur vienne...  Empty
MessageSujet: Re: Qu'un sauveur vienne...    Qu'un sauveur vienne...  EmptyLun 22 Oct - 1:19


Qu'un sauveur vienne...  Rubisa11


Ain't no Hero


Ce n'était pas un héros. Ce n'était même pas un homme. Ses pieds foulaient les brindilles, butaient sur les racines, s'emmêlaient dans les tiges de lierre. Il n'était pas un sauveur. Encore moins un être doté d'empathie. Il en avait, certes... Pour lui-même.
Ce jour-là, il était même à l'antipode du héros. La biche qu'il venait de croiser dans ses pérégrinations l'avait bien senti. La créature avait bondi à son approche, saisie d'une soudaine vague de peur. Lui ? Il n'allait rien en faire. Les animaux n'étaient pas aussi délicieux que les hommes, à en croire son expérience. Alcide ne courait pas après une biche. Il avait une autre proie en vue, plus volumineuse, plus charnue, avec un nez rond et rouge, une barbe de trois jours et un fusil. L'envie de se faire un civet au vin lui était venue comme ça, au petit matin. Et en tout bon gourmet qu'il était, il était allé directement du producteur au consommateur.
Sauf que pour attirer le larron, il fallait passer par certaines concessions. Le laisser s'enfoncer dans la forêt, attendre qu'il se sente manifestement le plus puissant du monde, et fondre sur lui sans un bruit. Et le seul moyen pour atteindre le deuxième pallier de la chasse au chasseur, il fallait attendre que ce dernier ait trouvé sa propre proie, et ait commencé à la traquer. C'est ça, de se trouver au sommet de la chaîne alimentaire. On en oublie les convenances et on finit, toujours, par jouer avec la nourriture.

La biche zig-ziguait entre les arbres, parfaitement consciente d'être suivie. La créature humanoïde qu'elle avait croisée plus tôt ne lui avait pas parue hostile à son égard, mais dangereuse. Atrocement dangereuse. Elle avait décampé, soulevant une volée de feuilles et attirant l'attention du bon gros chasseur. Fier d'avoir enfin trouvé une cible pour son fusil tout neuf, il ne s'était pas fait prier et avait foncé à sa suite, crapahutant avec autant d'élégance qu'un limaçon. Pataud, le chasseur. Son sang laisserait probablement un goût âcre de graisse rance sur le palais, et Alcide plissa légèrement le nez. Au moins, il n'aurait pas à attendre trop longtemps avant que le diner soit servi.

Le moment se présenta plus vite qu'escompté. La biche, trop préoccupée par sa course, ne se rendit pas compte qu'un dénivellement de terrain se trouvait à trois bonds d'elle. Elle se prit un sabot dans l'escarpement et, sonnée par la chute qu'elle fit directement après, mit quelques minutes à retrouver ses esprits. Le chasseur, lui, y vit une occasion en or. Avec un immense sourire édenté, il la mit en joue. Son cœur palpitait tellement fort que ses mains en tremblaient, autant à cause de sa course que de l'excitation de ramener du gibier à Bobonne. Son doigt se posa sur la gâchette, fébrile, et il compta jusqu'à trois.
Un.
Deux.
Troi...ah aaaaah !

Son cri déchira les bruits usuels de la forêt, permettant à la biche de décamper. Elle allait pouvoir rejoindre ses pairs, elle. C'en était moins sûr en ce qui concernait le chasseur. Saisi d'une suée, il pouvait sentir deux bras gelés entourer sa taille. Un souffle rauque hérissa les poils de sa nuque. Dans son dos se tenait un homme, qui l'enlaçait avec indolence, et lui soufflait dans le cou. Terrifié, le pauvre hère se retourna pour se retrouver nez à nez avec une paire d'yeux glacier. Et un sourire aux dents résolument trop pointues.

Quelques instants plus tard, Alcide acheva de sucer le bout de ses doigts. Comme prévu, le repas avait été bien gras et lui restait quelques peu sur l'estomac. Bah. Un type qui se fait appeler l'Immortel ne risque pas d'être végétarien. Il remit ses cheveux en ordre et passa ses mains fines sur sa redingote, la lissant un peu. Sa victime s'était débattue quelques minutes, imprimant d'atroces faux plis dans le tissu. Ce n'était pas comme s'il allait le blâmer, mais enfin, un vêtement de cet acabit était couteux. La moindre des politesses aurait été de crier dignement avant de voir défiler sa vie devant ses yeux !
Repu, le vampire étira sa silhouette longiligne. Le sang circulait à nouveau dans ses veines, réchauffant agréablement son corps tout en lui donnant du rose aux joues. Il était temps de rentrer. Une petite promenade digestive n'était pas de refus. D'un pas chaloupé, il reprit la direction de la civilisation, à travers bois.

Quelques mètres à peine et il entendit une plainte. L'Immortel tendit l'oreille. Impossible que ça soit une bête, vue la tonalité. Il pesta. Un autre humain dans la forêt, et il avait le ventre vide. Du gâchis. A contre-coeur, il rebroussa chemin pour s'enfoncer dans les ornières et tenter de localiser l'origine du gémissement. A coup sûr une gamine. Les enfants adorent se perdre dans les bois. A croire qu'ils n'avaient guère que ça à faire. Il haïssait les enfants...
La forêt s'épaississait à vue d'oeil, et, plusieurs fois, il considéra abandonner la créature à son triste sort et rentrer directement chez lui sans autre forme de procès. Alcide n'était pas généreux. Il n'était pas serviable, et encore moins altruiste, sauf quand on parlait affaires. Ce qui n'était résolument pas le cas. Mais pourtant, il continua de progresser entre les arbres, évitant racines et branches envers et contre tout.

Sa mauvaise humeur allait croissant quand quelque chose attira son attention. Comme tranchant d'une flamme l'écorce d'un chêne, il vit une mèche de cheveux roux enlacée dans des feuilles de lierre. A son bout, une jeune femme au visage de lune, aussi pâle et évanescente que l'astre. Alcide aborda la demoiselle avec flegme. Elle semblait au bout du rouleau, et sa peau laiteuse arborait le ton grisâtre du poison. Il repoussa les pans de sa redingote et s'agenouilla à côté d'elle. Ses lèvres viraient au bleu, ses yeux étaient cernés. Elle respirait difficilement, son souffle sifflant dans l'air. Empoisonnée ? Un rapide examen de ses bras ou ses jambes ne montrait aucune trace de morsure. Pas de serpent, c'était autre chose.
Il frôla son front de la pulpe des doigts, repoussant une mèche de feu pour mieux dégager son visage rond. Cette fille... Il l'avait déjà vue quelque part... Mais où ? Elle était trop richement habillée pour être une résidente permanente de l'asile... Le Manoir du Chapelier, peut-être...
Il fallait toutefois faire quelque chose. S'il laissait trop traîner, la demoiselle n'aurait plus assez de vie pour lui dire ne serait-ce que son prénom. Dans un soupir à fendre l'âme, il approcha son visage de son cou. Avant de reculer précipitamment, la remettant enfin. C'était cette gosse qui traînait chez le Chapelier, et qu'il semblait particulièrement affectionner. Si elle venait à mourir, là, il risquait d'entrer dans une de ces crises dont il avait le secret, et ça, c'était hors de question. Si en revanche, lui, Alcide, la sauvait dès à présent puis le faisait savoir, il s'assurait ses bonnes grâces. Mieux.

Il passa sa main sur la peau fraîche de sa joue, esquissant un léger sourire, puis entreprit de la tapoter légèrement pour la réveiller.
    -Vous m'entendez, mademoiselle ?

Sa main libre vint chercher une des siennes pour la serrer un peu. Son état s'aggravait à vue d’œil. Il insista, tapotant un peu plus fort sa joue ronde.
    -Mademoiselle ? Vous m'entendez ?

Toujours pas de réponse. Le poison avait pris plus de terrain qu'il ne le pensait. Il poussa un nouveau soupir et s'approcha de la moribonde. A ce stade, il ne restait plus beaucoup de solutions... Tout ce bon sang foutu en l'air... Le vampire déboutonna les boutons de sa manche avec lassitude. Tout ça pour les faveurs du Chapelier. Quelle déchéance. Il replia le tissu, puis tapota sur une veine de la pulpe de deux doigts, l'observant gonfler au fil des stimuli. Puis, d'un coup d'ongle, la trancha net avant de poser la plaie sur les lèvres entr'ouvertes de la demoiselle.
Restait plus qu'à attendre qu'elle vienne boire d'elle-même. L'instinct de survie peut faire des miracles.
Revenir en haut Aller en bas
http://plasticbeak.tumblr.com
 

Qu'un sauveur vienne...

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Cantiques Sanglants :: Oneirios :: 
La fôret des damnés
 :: Le bois
-
Sauter vers: