Je crois n'avoir pas trop compris ce que j'ai vécu. J'ai l'impression d'avoir eu plusieurs vies vraiment différentes car je me souviens de malheurs et de bonheurs qui n'aurait pas dû pouvoir coexister ensemble. Ce n'est pas possible n'est-ce pas ?

This is a time with no story
Welcome to mystery...

Elle veut s'enfuir, elle se dit qu'elle n'a pas le choix. Ses beaux cheveux blonds flottent derrières elle. Son pas est rapide et énervé, elle se tient droite et reste froide. Il n'y a rien à faire et elle le sait parfaitement, arpenter la zone nulle ne la protègera pas. C'est avec un cris de rage dans le coeur qu'elle s'arrête et se laisse tomber à terre. Un sanglot éclate et l'hystérie la gagne. La lune est témoin de sa folie qui la prend. Elle hurle sans fin et les larmes coulent encore et encore. Elle tape le sol, se frappe le ventre aussi fort qu'elle le peu. Qu'il s'en aille... Elle ne veut qu'une chose, qu'il parte. Il n'avait pas le droit de lui faire ça. Il n'avait pas le droit. Alors elle le maudit mille fois et continue de gémir sur le sol, de se tortiller, de crier sa souffrance. Ses beaux ongles se brisent quand elle griffe la terre, son corps plein de grâce, frêle et fascinant se ternit quand il frotte le sol, sa peau de nacre bleuit quand elle frappe son corps, une larme de sang jaillit de sa joue immaculée quand un caillou l'accroche. La belle et royale sidhe perd sa brillance. Et elle reste là sans avoir la notion du temps qui passe, son souffle chaotique brisant le silence pesant de ses quelques sifflements. Elle tremble, pleure un peu, sanglote puis s'endort. Son sommeil est agité. Elle le revois lui sourire, la charmer. Et elle le revois la ravir. Une fois, puis deux, puis trois. Cela n'avait pas de sens. Il ne pouvait pas ! Comment a-t-il osé ? Il n'avait aucun droit. Son rêve n'en n'est pas vraiment un. C'est un triste cauchemard. Et la nouvelle est tombée, abrupte, sans pitié, bel et bien là sans qu'elle puisse y faire vraiment quelque chose. Au diable son respect de la vie s'était-elle dit ! Au diable le monde entier. Et puis il le voudrait. Il n'y avait pas de doute. Il l'attendait. Alors elle se terre. Et le temps passe, la faim, la soif, le froid la gagnent. Pourtant elle a trop peur pour bouger, elle a trop honte. La nuit tombe et elle s'endort d'un sommeil sans rêve, un sommeil lourd. Elle ne finira pas sa nuit tranquillement, il est là...

If I had a world on my own
Everything will be nonsens...

Loreley arpente le palais éclatant de pureté d'un pas léger et joyeux, comme à son habitude. On la salut poliment, souvent avec un sourire, mais elle continue son chemin sans vraiment faire attention. Elle connait son rang et n'a pas à leur répondre. Quelques regards masculins se retournent et la suivent un moment. Elle les laisse glisser sans y apporter le moindre intérêt. Sa valeur n'a pas encore trouver d'égal. Alors elle continue son chemin, naïve et pourtant hautaine, fière de sa supériorité. Elle est belle et elle le sait, mais elle est surtout royale. Son prestige elle le doit à sa reine, dont elle fait partie de l'illustre famille. Alors c'est non sans se pavaner un peu qu'elle vit dans la cours. Loreley ne sait pas différencier le bien du mal et ne cherche pas vraiment à le faire. Elle vit dans son monde et ne demande rien à personne. Pour une sidhe, elle est plutôt jeune et approche maintenant de ses cinquante trois ans. Une enfant aux yeux du monde de l'immortalité. Et c'est comme ça qu'elle est. Une enfant. Elle dégage la fraîcheur de la jeunesse mais aussi un peu malheureusement, sa stupidité. Nicolaï, qui passait par là, a tout de suite compris que c'était elle. Elle et personne d'autre. Elle avait ce qu'il fallait, la beauté, la grandeur, et pourtant toute la naïveté du monde. Sa longue cape noire traînant derrière lui, les cheveux de feu du diable en bataille, un air farouche et puissant, il l'aborda. La cours s'arrêta un instant pour regarder ce couple improbable. Certains furent choqués de l'audace du sorcier d'autre seulement étonné et d'autre encore attendaient avec impatience le moment où il se ferait froidement éconduire. Mais rien de tel ne se passa. Trop surprise, Loreley ne réagit pas. Alors Nicolaï en profita. Il n'avait certes pas la beauté des sidhes qui l'entouraient, mais il possédait un charme fou, guerrier. Toute innocente qu'elle était, la jeune sidhe ne remarqua pas l'éclat étrange qui brillait pourtant comme un feu de joie malsaine dans les yeux du sorcier. Et alors qu'il lui parlait, qu'il lui faisait la cours, elle le détaillait, complètement subjuguée. Il lui semblait immense pour elle qui était toute petite. Il n'avait rien de faible en sa personne. Que ce soit son regard ardent ou l'aura de puissance magique qu'il dégageait. De la force brut. Elle aimait sa longue tignasse de braise et son regard sombre. Et alors que personne n'aurait pu le prévoir, elle mit doucement sa main dans la sienne et ils s'en allèrent en balade.

Nicolaï savait qu'il avait déjà gagné. Il l'aurait. Les mois passèrent doucement sans que leur relation n'avance car le sorcier en avait décidé ainsi. Maintenant il la contrôlait comme il voulait. Elle était sa poupée, sa marionnette mais ne le voyait pas. Les fils si bien tissés restaient invisibles et personne à la cours ne voyait autre chose que l'amour puissant qu'elle lui portait. Alors quand il se sentit prêt, que tout semblait en place, il ravit sa virginité qui dés sa naissance avait pourtant été promises aux plus grands princes. Il ravit complètement son être. Et pour la première fois Loreley pleura. Elle vit avec quelle bestialité il la prenait. Ce n'était pas de l'amour qu'il pouvait y avoir là. Aucun amour. Loreley avait toujours été considéré comme un peu sotte, un être naïf et faible qui vivait dans une cours de faux semblant sans en comprendre le vrai sens. Et aujourd'hui elle commençait seulement à ouvrir un peu les yeux. Ce manège reprit quelques jours plus tard et encore et encore. Elle se laissait totalement faire, ignorant ses larmes, songeant encore avec folie à la promesse d'un mariage. Car elle aimait toujours Nicolaï. Elle lui était maintenant dévouée corps et âme. Et cela aurait continué si elle n'avait pas compris ce qu'il cherchait. Pourquoi, après tout, oui pourquoi un grand sorcier tel que lui s'intéresserait à une sidhe ? Ce n'était pas une simple histoire qu'il cherchait ou bien même le grand amour, mais quelque chose de bien plus malsain. Le sorcier aux cheveux fous ne l'avait jamais réellement caché, elle était juste trop sourde. Il n'était là que pour le corps et ce qu'elle pouvait lui apporter. Il cherchait la naïveté, la beauté et quitte à être haï, pourquoi pas la royauté ?

Nothing will be what it is
Because everything will be what it isn't

Il l'a retrouvée. Il l'a enchaînée. Un sourire sombre s'étale sur ses lèvres. Elle n'a pas pu lui échapper. Maintenant il faut attendre. Juste attendre. On la déclarera perdue, car ici personne ne sait qu'elle est et jamais personne ne le saura. Quand il la voit dormir doucement il a envie de la frapper mais il sait qu'il ne peut pas. Il sait que si il fait ça, il aura peut être fait tout ce chemin pour rien. Mais elle a osé l'affronté, elle le payera plus tard. Alors il se détourne. Attendre, seulement attendre. Et les jours passent. La belle silhouette de la jeune sidhe s'alourdissent. Il ne vient que pour lui donner à manger car il ne supporte pas de l'entendre geindre, se plaindre, gémir... Elle lui écorche les oreilles. Le sorcier attend seulement le bon moment. Neuf mois. Le terme est là. C'est avec fébrilité qu'il l'entend crier. Elle va enfin accoucher. Son enfant va hurler à plein poumons dans quelques temps. Nicolaï tremble un peu. C'est un grand moment. Il ne sait pas si l'enfant va être viable car c'est un être bizarre : mi sidhe, mi sorcier, avec une pointe de magie en plus. L'homme se dépêche, il n'a pas beaucoup de temps. Pas de place pour la paresse. Alors il déplace la pauvre Loreley au milieu du pentacle. Il ne sait même pas si ça va fonctionner. Il a vu ça dans un vieux livre très ancien. Et alors il commence à psalmodier d'incompréhensible paroles. La litanie dura plusieurs heures, à peine interrompue par les hurlements de plus en plus perçant de la femme en souffrance. Elle accouche seule. Nicolaï n'a pas un regard pour sa douleur. Alors elle regrette de tous son être. Elle regrette son amour. La tête sort avec difficulté. Le sort est tissé, il faut que le sorcier le referme sur l'enfant maintenant. Il se saisit sans pudeur du nourrisson et l'aide à accéder à l'air libre où celui ci déchire la membrane entourant ses poumons. Nicolaï coupe le cordon et se sert du sang pour tracer quelques runes. L'enfant ouvre alors pour la première fois les yeux. Ils sont noirs. Noirs comme le néant. Et quand Nicolaï y plonge son regard, la pupille s'éclaircit, encore et encore, jusqu'à devenir bleu pâle. Loreley s'est évanoui. Alors enfin le sorcier s'accorde une pause. Il pose délicatement son fils dans un draps et se met à rire.

-" Cet enfant s'appelera Lucian Ignatus Oswald Drystan Lyyod Castiel Atilas Kurtis Soren Aloïs Wulfran Aslan Yaël Louis Arthur Jeremiah Thor Matthyas Viktor Elvis Conrad Alexei Ceylan. Lucian Ignatus Oswald Mystery. LIO."

I invite you to a world
Where there is no such thing as time

J'ai toujours eu du mal à comprendre mon enfance. A la fois adulé et détesté, je ne savais pas à qui je pouvais me fier si tenté que je puisse réellement le faire. J'étais seul, mais entouré. Complètement seul. Je n'avais ni père ni mère pour me border le soir, pour m'embrasser avant de dormir. Pas pendant les premières années de ma vie tout du moins. Mais j'ai réussi à vivre plus longtemps, pour comprendre.

And every creature lens themselves
To change your state of mind.

Nicolaï avait réussi à faire de son fils quelqu'un d'exceptionnel de par seulement sa naissance. Pourquoi un homme tellement avide de pouvoir aurait-il donner autant de puissance à un être autre que lui ? Voilà une très bonne question. Mais il avait espoir que cet enfant n'aurait jamais la force de se dresser contre lui, qu'il l'emmènerait toujours plus loin. Mais lui, grand sorcier, n'avait que faire d'un nourrisson, voilà pourquoi il le laissa à sa mère. Il les déposa tous les deux à la cours Seelie et s'en fut avant que quiconque ait pu le voir. L'histoire telle qu'elle s'est réellement passée ne franchit jamais les lèvres de la pauvre Loreley. Que ce soit par peur ou par honte, nul ne fut jamais en mesure de le dire. La princesse était déchue, quelqu'un lui avait brisé les ailes et son silence ne permettait aucun coupable. On ne savait pas, et on ne demandait plus car on se heurtait à un mur. Plus un mot ne sortait de sa bouche. Elle s'occupait de l'enfant, ce sage bébé merveilleux. Elle ne l'appelait pas, n'osant sortir un son, alors tout le monde faisait de même. "Petit" était principalement utilisé. "Fitz" aussi. Pourquoi Fitz ? Simplement sa signification : bâtard. A l'âge de trois ans, l'enfant était devenu un petit ange. Un petit brun aux yeux bleus, avec un visage splendide et rayonnant encore d'innocence. A l'âge de sept ans il charmait déjà tout le monde. Mais quelque chose gênait en lui. On ne savait pas d'où il venait et qui il était vraiment, mais il manifestait d'étranges pouvoirs. Il était capable tout comme les sidhes de faire quelques illusions et possédait également un charme fou, un peu d'héritage du glamour mais ce n'était pas tout. On l'avait surpris plusieurs fois à lancer quelques sorts et à se comporter comme un petit sorcier. Loreley, attendrit par le temps par son fils, s'inquiétait quelque peu des drôles de capacités qu'il développait. Et il commença a traîner en cuisine. Rien de bien méchant vous en conviendrez. Loreley qui doucement retrouvait la parole le grondait souvent, ce n'était pas de son rang. Mais le petit s'en fichait, il n'en avait réellement que faire. Après tout c'était sa main ! Il cuisinait et divinement bien, surtout de drôles de petites gourmandises où il écrivait : "Mangez moi !" Personne ne résistait à ces mets qu'il laissait partout dans le palais. Et souvent il arrivait à ces gens de bien drôles de choses. Pas spécialement néfaste et très rarement intemporelle, mais de bien drôles de choses quand même. Il se découvrait Lièvre de Mars.

Lorsqu'il eut treize ans et pas un jour de plus, Nicolaï vint reprendre son fils. Il l'arracha une nuit. Pas une fois il ne se débattit. Il avait toujours été aventureux et légèrement décalé. Jamais il n'avait vraiment eut sa place dans la cours de la reine Seelie, parmis ces gens de faux semblant et de noirceur finalement. Alors il apprit qui il était et pourquoi il était né. Lucian est un original, hors de question de se laisser faire. Hors de question de n'être qu'un but dans la vie d'un homme. Mais il est resté. Pas fou l'enfant. Il savait que son père avait à lui apprendre beaucoup. Il ne le lâcha donc pas d'une seule semelle et le suivit à Bloody Ware. Il n'aima pas ce qu'il y vit. Lio n'est pas de ceux qui aime la souffrance. Après tout, c'est lui qui a souffert. Lucian n'oublia pas son histoire et n'oublia pas sa mère pour laquelle il avait quelques affections et suivit sous le joug de son père trois années d'un long et dur apprentissage. Et à seize ans, bien que loin d'être le meilleur, il pouvait se dire fier sorcier. Il ne voulait pas encore partir mais une chose le décida. Son père découvrit qu'il était le Lièvre de Mars et en fut terriblement déçu. Il aurait préféré une Main bien plus puissante, pleine de pouvoir et de promesse. Alors Lucian lui fit goûter un de ses gâteaux, sous l'apparence de lui montrer ses pouvoirs. Alors que Nicolaï finissait la troisième bouchée de ce gâteau chocolat fraise qu'il trouvait fantastique, ses souvenirs s'échappèrent, l'un après l'autre. Pendant une seconde il voulu montrer sa rage, sa haine, l'incompréhension, la colère envers cette trahison. Puis il oublia. Et puis le vide. Nicolaï n'était plus Nicolaï.

And the girl that chase the rabbit
Drank the wine and took the pill

Je devins alors pleinement le Lièvre de Mars. Pas question de m'arrêter quelque pars. Je suis là pour faire partager à tous ma cuisine. Je suis là pour être ce que je suis et ce que je ne suis pas. Un aventurier, un rebelle, un original. J'ai écumé les routes et les chemins pour voir du pays. Je suis revenu à la cours Seelie où l'on m'a appris que ma mère s'était suicidée. Alors que je suis entre deux mondes, Sidhe et Sorcier, partagé entre deux cours je n'aspirais qu'à autre chose. Et je me suis perdu. Mais j'ai été retrouvé !

Has locked herself in limbo
To see how it truly feels

Lio est perdu. Il ne sait pas trop où il est. C'est la première fois qu'il met le pied dans le No man's land. Mais il avait envie de se perdre pour voir qui il serait alors. Il voulait changer son état d'esprit. Il vit pour lui. Seulement pour lui. Voir ce qu'il peut faire pour être un peu plus le Lièvre, se trouver, s'échouer. Il ne sait pas où aller mais qu'importe, pas de voie tracer, c'est sa vie qu'est comme ça. Il n'y a pas à hésiter. Mais il n'a pas d'argent, il n'a pas de vivre. Juste ses pieds pour avancer. Juste son corps... Pour payer. Il se laisse faire. Il laisse son corps se perdre au Dentelle et cuir. Il est l'éphèbe, l'enfant. Il n'a que dix sept ans à peine et des mains sales ternissent sa peau pâle, passe dans ses cheveux bruns, longs et soyeux, font courber son dos pour finir dans le creux de ses reins. Lucian n'a jamais voulu ça. Il s'est perdu, de mauvaises personnes l'ont retrouvé, et là, loin de la brillance de la cours Seelie, il s'abandonne. La première fois il a laisser une larme couler. Lui qui avait toujours été calme et qui s'était rarement laisser aller aux sentiments découvrait la souffrance. Il découvrit aussi l'amour. L'amour d'un enfant. Quatorze ans, un air paumé. Lio n'avait qu'une envie : le protéger, le chérir, et jamais ô grand jamais lui faire du mal. Il ne savait pas son prénom et le voyait à peine. Il avait juste envie de le prendre dans ses bras et de ne rien dire, comme se perdre dans un songe. Encore se perdre. Mais il s'est retrouvé. L'enfant est partis. Alors Lucian aussi, payant sa dette. Et il s'en est allé, meurtris par cette vie. Pourtant pas de regrets pour l'effleurer. Même si à la cours Seelie il avait un rang, il n'avait pas de reconnaissance. Parfois on le poussait, on le frappait. Jamais il n'a rien dit, parce qu'il n'y avait pas à se rebeller. Non pas que Lio n'ai pas cet esprit de contradiction, il avait juste pitié de ceux qui faisaient cela. Il a enduré les coups de la cours, son père impitoyable, l'irrespect de son être, le départ d'un peu de son coeur. Le Lièvre s'est détourné du Dentelle et Cuir, mais il sait qu'un bout de lui reste là bas. Jamais il n'aura vraiment payé sa dette. Alors il s'est mis à faire cuisinier à domicile, courant les plus grande table et des belles femmes ainsi que de beaux hommes. Pas d'attachement, pas maintenant. Pas question d'aimer un homme ou une femme, seulement une personne. Lio est un original. Et ça, depuis sa naissance. Il n'y a rien à dire de plus, on ne peut pas le contredire, car sa vérité est la seule pour lui.

Sometimes the curiosity can kill the soul
But leave the pain

J'ai rencontré le Chapelier. Un ami. Je crois qu'il a été le premier. Je ne suis pas vraiment associable, on dirait plus que le monde l'est avec moi. Je suis un être à part. Pas un sidhes, pas vraiment un sorcier non plus, un être surnommé, le Lièvre de Mars. Lié au Chapelier. Certains des Lièvres n'avaient pas besoins de lui et c'est de même pour moi, mais nous sommes tout de même lié, personne ne pourra le nier. Quelque chose entre nous. Pas du besoin. Quelque chose d'autre. Je prend souvent le thé avec lui. Et le temps passe. Je me balade un peu partout, pris de curiosité. Mais la douleur reste. Il y a d'autres vies qui se mélangent en moi. J'ai l'impression que mon histoire est plurielle. Je ne saurais vraiment l'expliquer. J'ai raconté ce que je savais avoir vécu avec certitude, pourtant d'autre choses bougent. J'ai été aussi cet enfant abandonné à lui même, plein de rage et de rancoeur, qui est rentré dans les ordres d'Eden et qui est partis, trop ivre de liberté. Qui s'est rebellé. Je suis cet femme hautaine et froide qui ne rêve pourtant que d'amour. Je suis ce vieillard qui n'a jamais voulu mourir et qui voit avec horreur le jour arriver. Je suis ce vampire sans foi ni loi et qui se fiche du monde. Je suis un sorcier joyeux et pourtant mélancolique de la femme qu'il a perdu. Je suis cette femme qu'il a perdu, qui est allée voir ailleurs. Je suis un être multiple. Et je voyage toujours, pour me trouver. Pour savoir. Pour apprendre. Pour me servir seulement. Et cuisiner. Pour vivre, tout simplement. Voilà ma vie.