Et les clés, on les cachera où ? (Syria&Ivy)

Et les clés, on les cachera où ?

Éreintée, Ivy s'affalait sur le canapé vert foncée meublant seul pour le moment, la pièce principale de son appartement. Tout était là, cartons, accessoires, kit de meuble, gazinière, futilités et autres. Elle sentit tout à coup le poid du monde se libérer de ses épaules. Elle n'allait plus être seule désormais, ni le jour ni la nuit. Sa colocataire avait sembler réticente à l'idée de partager un appartement au début. Mais la jolie blonde est attendrissante, et l'envie de protéger une femme comme elle n'est pas un fait rare. Il ne reste que très peu de gens fiable ici, en avoir un sous la main peut être utile. Hormis ce fait, il faut le dire, Ivy est une bonne compagnie, attentive et douce, un semblant de sérénité se dégage d'elle. Enfin, se dégageait, d'elle. Puisque en ce moment, Le corps d'Ivy, tout comme son appartement, était partagée. Une sorte de colocation corporelle, non voulu, bien sur. Car oui, en plus d'être malchanceuse, la jolie blonde ne trouve comme compagnie que des criminels en tout genre. Il lui arrive même de tomber amoureuse de ces derniers, histoire de se compliqué encore un peu plus la vie. Car en succombant au charme envoûtant de son patron aux activités peu recommandable, la belle sorcière c'est vu possédée par une victime de ce dernier. La vengeance est un plat qui se mange froid, et se servir du corps de l'être aimé par son ennemi et une stratégie des plus glacials. Bref, Ivy c'était donc promis de ne plus rien avoir à faire avec d'autre gens de ce ressort. Car elle ne pouvait pas ce permettre de couper les ponts avec Gabriel, elle s'en est déjà trop enticher. C'était sans compter que concernant sa vie, Ivy n'a jamais eu le choix, sa nouvelle colocataire donc, s'avère ne pas être une simple serveuse. Syrianael, de son prénom, est une assassin. Heureusement qu'Ivy ne le sait pas, car le jeune femme a totalement confiance envers sa colocataire et la considère un peu comme elle, en plus forte certes, mais saine d'esprit. Ce que la blondinette ne comprenait pas, c'est que sa vision de la normalité était corrompue. La vérité de se monde est tel que tuer fait partie de l'auto défense, ce n'est pratiquement pas condamnable. Pour Ivy, c'est loin de tout ça, elle reste dans les idéaux de ses parents, la violence et le meurtre n'était pas partie intégrante de la normalité. Le monde est contre elle, en voulant être banale, elle est devenue rare. A ses dépends, d'ailleurs.

Syria était une jolie jeune femme, ses cheveux roux devant la fenêtre, brillait de plus belle. Se peau pale, pure, contrastait avec ses yeux pétillants et son regard mystérieux. A elles deux, elles pouvaient faire des ravages, tout raser sur leur passage tant leur beauté respective était envoûtante. En attendant, Ivy restait affalée sur son canapé, les idées ailleurs, comme d'habitude. Jusqu'à ce que sa gorge devienne aussi sèche qu'un cœur de vampire, devant un besoin urgent d'eau, elle fit l’énorme effort de se lever.

« Tu as soif ? »

Ivy questionna sa colocataire d'un air las, se dirigeant vers la cuisine encore vide, elle constata qu'aucun verre n'était encore installé. Grâce à quelques mots et au mystère des pouvoirs d'une sorcière, elle en fit apparaître une douzaine. Puis intrigué par un paquet cadenassé, la jolie blonde le secoua et posa son oreille dessus.

« C'est à toi ce truc ? »

Un bruit étrange se dégagea du paquet surprise.

*Administratrice*

✖ Ivy et Syrianael✖
« et on les cacheras ou les clés ? »

SAvec un soupir de lassitude elle retire la dague du corps ensanglanté qui se tient à ses pieds. Tuer n’a rien de plaisant quoi que puisse en penser certains. Le combat peut libérateur avec ses décharges d’adrénaline et cette féroce joie d’être en vie une fois l’ennemi vaincu. Sans pour autant le plébisciter c’est quelque chose que Syrianael peut comprendre. Mais qu’y peut-il y avoir de semblable dans un meurtre soigneusement planifié ? Il ne reste rien,rien d’autre que le bruit mat et rapide du métal tranchant la gorge. Rien d’autre que ce gargouillis pitoyable alors que le sang coule et cette incompréhension douloureuse dans les yeux.

Peut-on réellement être un bon assassin sans aimé donner la mort ? Syrianael sait qu’Hunter trouve en ces morts une pulsion libératrice. Pas elle. Mais que faire d’autre ? Tuer pour son Roi dans une aveugle loyauté lui donne un but. Quelque chose en lequel croire. Le sang et la mort on été sont quotidiens. Elle à perdu trop tôt ce que l’on appelle innocence en tuant sa propre mère. Une vengeance juste mais implacable puisqu’elle avait perdue autant qu’elle avait pris. Pourtant même aujourd’hui Syrianael savait qu’elle referait exactement la même chose si on revenait en arrière. Pire. Elle la tuerait sans doute plus tôt. Arracherait son souffle de vie si précieux avec exaltation une nouvelle fois.

Juste parce que vivre sans le faire lui parait insupportable…

Cela fait-elle d’elle un monstre ? Peut-être. Cela n’a guère d’importance en réalité. Même si elle est un monstre elle ne peut que se fondre dans la masse d’abomination qui vit en Wonderland .Ce sont ceux qu’elle tue. Le Roi n’a que faire des chasseurs ou des effacés. Il cherche des dignitaires influents et par conséquent corrompus d’autres assassins. Il faut vaincre le mal par le mal visiblement. Un sourire amer danse un instant sur ses lèvres et elle se relève souplement. Il est temps de disparaitre. Une nouvelle fois. Mais comme à chaque fois elle dépose une petite plume rouge sang sur le cadavre .Une signature. Un avertissement. Elle est RedSnow, l’ange aux ailes tachées de sang. Un instant encore elle contemple le visage aux traits tordus par une peur irrationnelle et fuit… Pour oublier…

Elle arrive rapidement devant le Dentelle et Cuir et entre à l’intérieur sans regarder en arrière,ses pas s’accélèrent alors qu’elle monte les escaliers quatre à quatre jusqu'à arriver devant une petite porte noire et argent à l’image du club. D’une main légèrement tremblante elle sort une petite clef dorée qu’elle fait rapidement tourner dans la serrure avant d’entrer. Avec un soupire de soulagement elle entre dans la pièce et aperçoit une longue chevelure dorée qui l’apaise immédiatement. Finalement malgré les difficultés que lui poseront ce manque de vie privée emménager avec Ivy en valait la peine. Sa seule présence et son sourire si pur suffisent à lui faire oublier la souillure qui l’imprègne. Lentement elle se place devant la fenêtre sans dire un mot. De peur que sa voix tremble sûrement. Pourtant elle se force à répondre à la question d’Ivy.

-Non merci ça va.

Mais celle-ci s’est déjà levée et tournée vers la petite cuisine. Sans y faire plus attention, Syrianael continue de fixer la fenêtre comme si cette dernière pouvait lui révéler les plus profonds de cet univers sans queue ni tête. Jusqu’au moment ou la voix d’Ivy fait de nouveau écho dans la pièce avec cette fois une petite note de surprise. Sans s’affoler outre-mesure elle se dirige à son tour vers la pièce. Pourtant quand elle voit le paquet que pointe Ivy du doigt elle se fige, le sang soudain glacé. Quelle idiote elle est ! Elle était persuadée de l’avoir rangée. Cette caisse contient un véritable arsenal, mélange d’armes blanches, de pistolets et de potions aux effets plus que nocifs. Pourtant elle sait qu’elle ne doit pas se laisser déstabiliser, alors Syrianael dessine un sourire amusé sur son doux visage et se plante joyeusement aux côté de son amie.

-Des secrets…de gros secrets mais je pense que tu peux le voir aux chaines ?

Elle ne voulait pas mentir alors elle ne l’a pas vraiment fait. Mais elle ne veut pas non plus qu’Ivy sache. Elle ne veut pas lui faire perdre son innocence, alors elle change rapidement de sujet, abordant celui qui l’intéresse le plus.

-Tu compte toujours rester travailler dans ce salon de thé ?

Car il faut l’éloigner de cet incube, il le faut avant qu’il ne la détruise…

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Et les clés, on les cachera où ?

Les chaines répondaient d'elles même à la question de la confidentialité. Ivy était suffisamment intelligente pour comprendre ce détail. Mais devant l'absence d'informations supplémentaires concernant la boîte, la blondinette ne chercha pas plus loin. Après tout, elle aussi possédait certains secrets. Et elle détesterait savoir sa nouvelle colocataire au courant de sa petite mésaventure avec Salomé. Surtout que cela risquerait de changer l'avis de la jolie rousse quant à leur appartement partagé. Car vivre avec une femme possédée n'est pas de tout repos. Soit dit en passant, vivre avec un assassin non plus. C'est donc mutuellement qu'elles cachent leur « double identité », et c'est la cas de le dire.. Ahah. Enfin bref. Syrianael ensuite, d'un ton plus ou moins accusateur, demanda à Ivy si elle comptait toujours travailler au salon de thé. Autrement dit, si elle comptait rester près de Gabriel ou pas. Car il est vrai que le jeune homme ne lui attirait que des ennuis et la rendait plus faible chaque jour. Et quand plus de cela, Syria semblait détester Gabriel. Comme si une vieille querelle demeurait et avait installé un iceberg entre les deux personnes. Mais l'amour que possédait Ivy pour lui était indéniable. Haletante, pétrifiée, tremblante, tous les signaux étaient présents, le jeune homme aussi ne semblait pas indifférent aux charmes d'Ivy. Mais elle était pure, belle. Elle méritait mieux qu'un homme infidèle et immoral, mais après tout, elle était sûrement en vie grâce à lui. Sans son job au salon de thé, elle crèverait dans les égouts depuis longtemps.

« Non. Je ne pourrais même pas, j'ai besoin de ce job.. »

Ivy inspira un grand coup et continua.

« Tu me demandes ça par rapport avec Gabriel, non ? Je sais que tu ne l'aimes pas, je ne sais pas pourquoi mais tu as certainement raison le concernant. Mais tu vois..C'est trop tard.. Je ne peux plus partir maintenant.. »

Son ventre se serra. Elle ne pouvait pas pour la bonne et simple que raison qu'elle s'en était déjà beaucoup trop entiché. C'était trop difficile. Ivy avait eu la malchance de posséder un cœur beaucoup trop gros pour ce monde. Il en devenait démesuré. Elle parvenait à aimer les gens, à leur faire comprendre qu'elle tenait à eux. Chose pratiquement inexistante dans les égouts. Concernant ses sentiments, elle a toujours été sincère et cette qualité devenue défaut coule des milliers de déceptions. Les coucheries de Gabriel ne faisait que lui déchirer le cœur, chaque battement cil féminin la provoquait et chaque regard charmeur que le jeune homme balançait aux belles jeunes femmes la blessait. Cependant il semblait l'apprécier, si toutes ses choses lui arrivait, c'est qu'il devait bien avoir des sentiments pour elle aussi. Sinon personne n'aurait pris possession de son corps et l'ange de la mort ne serait pas à ses trousses. Bien que de cet information Ivy ne sait rien. Et ce n'est pas Gabriel et Syria qui l'informeront. Comment réussir à dormir avec une femme dangereuse ne désirant que ta mort ? Ivy n'oserait même pas sortir de chez elle. Mais heureusement pour elle, ses deux meilleurs alliés la protège, quitte à mettre pour Syria, une vielle amie à dos. En attendant, les deux colocataire se regardait, de son coup d'oeil doux, la blondinette couvrait Syrianael, comme pour la convaincre de l'impossibilité de sa démission.

« Il y a des choses, dont je ne peux pas te parler Syria, qui font que je ne peux m'éloigner de Gabriel, même si je le désirais du plus profond de mon âme. »

Car oui, si les sentiments d'Ivy s'étiolait et que Gabriel ne lui serait plus indispensable, Salomé elle, sera toujours présente. Et tant que sa vengeance ne sera pas totalement assouvie, l'éloignement serait impensable.

*Administratrice*

✖ Ivy et Syrianael✖
« et on les cacheras ou les clés ? »

Syrianael détourne la tête. Toujours gênée de cacher la vérité à Ivy. Certes elle peut se leurrer et se murmurer qu’elle fait tout cela pour le bien de la belle sorcière et que si Ivy connaissait son véritable métier et ses véritables buts elle serait en danger mais finalement la réalité est toute autre... Ce dont elle à vraiment peur est qu’Ivy s’éloigne d’elle horrifiée par les ombres qui se mouvent en son âme et par les atrocités sans nom qu’elle à commis au nom du Roi auquel va toute sa loyauté. Elle s’est coupée des autres par méfiance. Par peur de ce rejet justement, mais avec une grâce et une aisance qui lui est propre, Ivy à franchie toute les barrières que la rousse avait élevées pour s’infiltrer au plus profond de son cœur.

Alors de nouveau elle ressent la peur dévorante de tout perdre. Déchirée entre le l’envie de se montrer telle qu’elle est réellement et la terreur de voir la haine dans les yeux clairs de son amie. Quelque part Syrianael se hait-elle-même pour s’être engagée dans cette voie. Certains diraient qu’elle n’a pas vraiment eu le choix, qu’elle était trop jeune et faible pour pouvoir décider et que c’est en réalité son entourage perverti qui l’a corrompue…Et peut-être dans un sens auront-ils raison. En un sens. Car finalement Syrianael à choisi, elle seule à pris cette voie sombre tout en sachant qu’une fois y être entrée elle ne pourrait que l’arpenter jusqu'à sa mort. La vengeance est plus qu’un acte. Si l’on est prêt à tout pour se venger, la vie elle-même se délite jusqu'à être parsemée de tâches de sang et de larmes.

Son choix. Sa peine. Alors elle laisse lentement retomber sa main contre le comptoir de sa cuisine. Ivy est un soleil. Brillant et chaleureux Parfois même douloureux dans toute son intensité. Mais il doit en être ainsi. A l’approcher de trop près on peu se brûler les ailes. Et cela vaut surtout pour Syrianael, puisqu’elle est Redsnow, l’ange aux ailes tachées de sang. Et peut-être cela lui arrivera-t-il mais même si c’est le cas, elle ne pourra en être triste. Mourir en pleine lumière vaut mieux qu’agoniser dans les ténèbres. Et ce serait ce qu’il se passerait si, la rousse disait la vérité à Ivy. Ils sont si rare les gens qui acceptent le fait que le noir et le blanc soit toujours intimement mêlé dans le cœur d’une personne. Et elle ne demande pas à Ivy qu’il en soit autrement pour elle. Mais lorsque son amie parle elle ne peut s’empêcher de la couper.

-Tu pourrais trouver le même job au Dentelle et Cuir et être bien mieux payé….qui plus est si c’est d’argent dont tu as besoin je peux t’en fournir !

Sa voix tremble un peu parce qu’elle sait très bien qu’elle n’est pas censée posséder cet argent mais il lui est toujours possible de trouver une excuse. En revanche si Ivy reste avec Gabriel elle sera bientôt en danger. Azraël est aussi douée qu’elle…alors combien de temps Syrianael pourra-t-elle retenir son mentor avant qu’elle ne tranche la gorge d’Ivy ? Et surtout sera-t-elle capable de la tuer si l’occasion se présente ? Elles étaient amies, complices….et à cause de gabriel cela s’envole en fumée.

-C’est vrai je ne l’aime pas…Je ne l’ai jamais caché et après ce qu’il m’a fait j’estime que ceci est mon droit le plus strict…mais le problème n’est pas là. Je sais que toi tu aime un peu trop Gabriel et j’aimerais ne pas avoir à te dire ça mais je ne supporte pas non plus de te voir souffrir.

Elle marque une pause et murmure pour elle-même.

-Ou de te mettre en danger.

Alors Syrianael prend une bouffée d’air et continue.

-C’est un incube Ivy et il n’est pas seulement puissant et manipulateur, car cela je te crois assez forte pour le gérer mais… il à besoin de sexe pour survivre, de luxure et il n’est pas capable d’aimer. Tu ne seras jamais la seule. Peut-être seras-tu celle vers qui il finit toujours par revenir mais est-cela que tu veux pour toi ? Attendre désespérément qu’il revienne tout en sachant très bien qu’il ne t’aimera jamais comme tu l’aime ? Soyons franches trop de choses vous sépare…même la vie.

Parce que malgré sa longévité de sorcière améliorée, Ivy vieilliras bien trop vite. Les incubes et le sidhes sont immortels…ce qui est loin d’être le cas des sorciers. Même s’ils s’aimaient, elle finirait par vieillir et mourir. Mais pourquoi tomber amoureuse d’un incube ? Un être strictement incapable de rendre un jour ces sentiments. Bien sûr elle sait qu’Ivy lui en voudra d’avoir prononcé ces mots…mais il le fallait. Pour qu’elle parte. Pour que Syrianael n’ait pas à se battre avec Azraël pour la protéger…

-Je ne sais pas ce que sont ses choses mais ce sont visiblement les raisons même qui devraient te pousser à t’éloigner de lui. Crois-moi…en restant avec lui tu es en danger.

C’est tout ce qu’elle peut lui dire sans l’inquiéter outre-mesure. Sans tout lui révéler…et c’est le plus important.

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