Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez | 
 

 Ce soir il y a bal !

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Gabriel Sheytan
Gabriel Sheytan
Ecrits : 182
Age IRL : 30

Gouttes de thés : 142
Administratrice

Ce soir il y a bal ! Empty
MessageSujet: Ce soir il y a bal !   Ce soir il y a bal ! EmptyMar 28 Aoû - 16:09



Ce soir il y a bal !

Son esprit est encore embrumé par cette étrange rencontre. De cette belle demoiselle qui se cache derrière un loup. Malgré le masque ses yeux ont réussit à troubler son âme, à le transformer. Il ne jette plus le moindre regard aux femmes qui paraissent maintenant toute bien trop fardés, bien trop dévêtus à ses yeux. Elles n’ont plus le moindre intérêt à ses yeux, si ce n’est qu’il a l’impression de se balader aux milieux d’un nuage de senteurs bien trop forte. Des courtisanes, des filles de bas étages, elles ne sont rien d’autres que tout cela. Elles pensent être belles, qu’être correct aux yeux de la Reine rouge et participait au faste de la fête suffit pour attirer les yeux des hommes. Cependant pas les siens, cela ne suffit plus. Il sent sur lui pour autant des regards étonnés, probablement qu’on le prend pour son frère. Par un désir de garder son identité secrète il reprend peu à séduction. Il se glisse telle une ombre parmi les invités déposant ici un baiser délicat dans la nuque fraiche d’une jeune fille en fleur, il laisse glisser ses doigts dans les cheveux d’ébène d’une ancienne courtisane, une rose tombe au pied d’une autre. Il s’amuse, il apparait, leur donne du désir, juste asse pour les frustrés, et disparait. Il ne se mêle pas aux conversations, du moins pas encore. Pour le moment il observe, il saisit le moment présent. Il y a parmi la foule des êtres qu’ils pourraient appeler amis ou plus exactement alliés, il y a aussi qu’il nomme sans aucune hésitation ses ennemis. Il se glisse, il se faufile parmi eux. Derrière son masque, il se plait à jouer les inconnus, les passants d’un instant. Il lui ait parfois lourd de porter un nom – ou plutôt un surnom – pouvoir n’être qu’un inconnu est plus reposant qu’on ne pourrait le penser. Cependant un nom capte son attention. Des paroles, des éclats de rires d’un petit groupe très animé. D’un pas léger et dansant il se dirige vers ce petit groupe.

Ils sont un peu à l’écart des autres. Dans un coin plutôt obscur, cependant ce ne sont pas les soupirs des amantes qui peuplent ce groupe, ce sont les discussions, les rires les chuchotements. Derrières des tentures de taffetas colorés où se découpent en ombres chinoises les intrigants se cache un autre monde loin du faste et de la gaité. On pourrait presque croire qu’ils intriguent avec leur mot en un demi-murmure. Il a eut de la chance de capter un éclat de voix pour capter son attention. Une odeur de thé se mélange à celui de l’encens. On se laisse aller aux confessions ici, mais les masques ne se baissent pas pour autant. Il se glisse entre deux charmantes créatures à l’allure presque irréelle et écoute la conversation. Il ne prend pas part tout de suite. Il préfère simplement écouter. Politique, société ou simple ragot, les langues aiment se délier et parler de ce qu’en temps normal on préfère taire. Il rit, il charme avec ses sourires, mais se contente d’écouter. Une grimace de désapprobation attire toutefois l’attention du groupe sur lui lorsqu’il voit le thé qui est servit. « Laissez-moi faire. » Lâche-t-il d’un murmure. Il attrape le théière, réduit le feu, renifle le contenue, un petit sourire sur ses lèvres se dessine. Il attrape une petite fiole dans sa poche la secoue et en verse quelques gouttes. Une rose dorée s’élève dans la fumée avant de disparaitre dans une pluie de paillettes. Il entend avec satisfaction des oh et des ah. Certains se laissent même aller jusqu’à l’applaudissement pour son petit tour de passe. De bonnes grâces il se contente de baisser la tête avec humilité. Il aurait pu faire mieux, mille fois mieux, infiniment fois mieux même. Toutefois il se contente de rester dans les capacités de ceux qui n’ont pas son pouvoir. Il ne veut être connu. Pourvoir garder ce privilège d’être inconnu aux yeux de tous.

Pourtant il est trop tard. On lui pose des questions bien trop indiscrète qu’il chasse d’un geste de la main ou encore avec un sourire. « Et bien bel inconnu, je vais devoir vous retirez votre masque. » Son sourire se fige, la belle créature tend des mains avides vers son loup mais d’un geste vif, peut être un peu trop violent, il la retient. Il sent ses doigts s’imprimaient sur sa peau comme la promesse d’un futur qui risque de finir bien trop brusquement si elle ne cesse pas immédiatement ses petits amusements. Elle pousse un petit crie de douleur, son regard se voile, bercée par l’inquiétude de ce sombre futur qui lui promet. Il la relâche ou plutôt rejette sa main. La belle créature s’en va au loin, vers d’autres lieux. L’ambiance devient peu à peu glaciale. On tousse mal à l’aise par la situation, on regarde ailleurs, un soupir s’échappe de ses lèvres. Du bout des lèvres il lâche quelques mots, les douces effuses du thé s’élèvent dans les airs et apaisent les esprits. Quelques sourires se laissent même aller sur les lèvres. Les rires et la joie reprennent, ce n’est plus qu’un souvenir lointain, voir désagréable. Il se permet de laisser échapper un petit soupir de soulagement avant de laisser aller sur les coussins de taffetas dans les bras cette belle inconnue dont il ne connait même pas le nom et dont il ne veut pas le savoir. Tout ce qui compte c’est que le corps de cette divine créature lui plait et qu’il compte bien terminer cette soirée avec elle dans son lit ou dans un coin sombre abandonné du château quand l’alcool aura terminé d’embrumer les esprits. Cela devait être un bal certes, mais qui a dit que l’on devait danser pendant les bals ?

Code by B-NET (c)


Dernière édition par Gabriel Sheytan le Jeu 6 Sep - 9:32, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Syrianael
Syrianael
Ecrits : 140
Age IRL : 28

Gouttes de thés : 48
Administratrice

Ce soir il y a bal ! Empty
MessageSujet: Re: Ce soir il y a bal !   Ce soir il y a bal ! EmptyJeu 30 Aoû - 13:48



Ce soir il y bal
❝ Et l'on dansera jusqu’à la mort,jusqu’à l'oubli... ❞

D’un geste souple elle fait passer sa longue chevelure rouge derrière les délicats entrelacs du masque noir qu’elle porte. Avec minutie elle observe son reflet dans le miroir. Grâces au maquillage charbonneux appliqué avec précaution ses yeux verts semblent plus grands et brillants que jamais. Ses lèvres à peine rougies appellent les caresses et les baisers. Son épaisse chevelure à été lustrée encore et encore jusqu'à ressembler à une rivière de rubis. Même pour une sidhe Syrianael sait que sa beauté est exceptionnelle. Pourtant elle n’en conçoit aucune vanité, ni même aucune fierté. Ses yeux s’assombrissent rapidement et un soupir vient dessiner des vagues de buées vers le miroir qui lui fait face.

Son visage, son corps, ne sont que des instruments bien utiles pour lui permettre de prendre ce qu’elle souhaite. Rien d’autre n’a d’importance. Mais peut-être est-ce parce qu’elle ne se rappelle que trop bien d’une autre magnifique chevelure rouge souillée d’un sang que Syrianael avait elle-même fait couler. Quand à ces si beaux yeux verts ? Elle les revoit distinctement, dénués de toute expression sur le corps meurtris de celui qui l’avait élevé. Ressembler autant à ces parents n’est rien d’autre qu’une malédiction pour elle. Chaque jour elle ressasse ainsi son crime et la douleur de la perte. Mais aujourd’hui elle ne se laissera pas déstabiliser. SI elle se rend au château de la Reine Rouge c’est pour une bonne raison.

Cette raison qui n’est rien d’autre qu’un sublime incube aux yeux noirs.

Venant d’elle on peut sans hésiter ce demander pourquoi. Son rôle lui importe plus que tout, alors pourquoi donc se mettre en avant en s’approchant du Chapelier même s’il ne s’agit que d’une affaire d’une nuit ? Pourquoi risquer de se faire démasquer pour un homme ? Ce n’est pas le désir d’obtenir des informations puisqu’elle est toute à fait consciente que ce dernier ne lui révéleras rien. Peut-être est-ce simplement ce sentiment bien plus puissant qui l’étreint souvent ces derniers temps, après chacun de ces meurtres. Cette envie de se fondre dans un autre pour oublier toute la souillure qui parcourt ses veines. Cette sensation d’urgence si inhabituelle pour un être immortel qui lui semble bien souvent déraisonné.

D’un geste brusque elle ferme la cape qui lui sert à camoufler sa tenue et sans retourner en arrière claque la porte derrière elle. Se rendre à toute vitesse au château n’est pour elle qu’un jeu d’enfant. Elle apparait donc brusquement devant les portes, à la plus grande surprises des gardes qui n’en semblent d’ailleurs pas ravis. Le plus grand d’entre se renfrogne avant de lui barrer le chemin.

-Madame il est strictement interdit de se matérialiser dans la cours, je vais devoir vous demander de partir.

Et d’un signe du bras ferme il lui montre l’endroit d’où elle vient. Un doux sourire se dessine sur les lèvres de Syrianael, illuminant ses traits et elle fit négligemment tomber sa cape. Les yeux écarquillés du garde lui prouve que son argument est le bon. Il faut dire que les fêtes de la Reine Rouge son assez traditionnaliste et rare en sont les participantes qui portent une robe au-dessus des genoux. Alors elle, avec son corset qui moule délicieusement sa poitrine et sa peau diaphane, les couches voilées du bas de sa robe qui se soulèvent à chaque pas pour dévoiler une courte doublure et les chaussures à longs talons qui mettent en valeur la finesse de ses jambe, détonne totalement.

Un visage et un corps trop purs pour sembler vulgaire mais un constant appel aux sens. Voila ce qu’elle représente et même cet inflexible garde peut le sentir. Doucement la jeune femme se plante sur la pointe de ses pieds et tend son visage à seulement quelques centimètres du sien.

-Merci beaucoup

Puis sans se retourner elle se faufile rapidement à l’intérieur pour ne pas laisser au garde le temps de changer d’avis. Alors que les portes s’ouvrent des dizaines de regards se tournent vers elles. La soirée à commencée depuis longtemps et elle est probablement l’une des dernières arrivées. Mais cela ne la dérange pas. Voila bien longtemps qu’elle apprit à ne plus se soucier des autres. Sauf des plus puissants. Il ne peut en être autrement à la Cours Unseelie. On ne peut survivre autrement. Lentement ses yeux verts d’eaux balayent la salle jusqu'à trouver la personne qu’elle cherche. Même derrière un masque on ne peut cacher une aura. Bien qu’elle soit d’une couleur légèrement différente, Syrianael sait que c’est celle du Chapelier. Sans bruit elle se glisse derrière lui tout en fusillant du regard la femme plantureuse qui s’y accroche comme si sa vie en dépendait. Celle-ci, ressentant toute la violence de la rousse recula de quelques pas avant de s’éloigner. Doucement la jeune femme se penche pour murmurer un salut à l’oreille de l’incube.

-Bonsoir Nathaniel...

Ils se sont déjà rencontrés…elle peut donc se passer du formel titre de « Chapelier ».

© Mzlle Alice.
Revenir en haut Aller en bas
Azraël
Azraël
Ecrits : 40
Age IRL : 33

Gouttes de thés : 46

Ce soir il y a bal ! Empty
MessageSujet: Re: Ce soir il y a bal !   Ce soir il y a bal ! EmptySam 1 Sep - 11:35




Le monde est un grand bal où chacun est masqué




« Elle aimait trop le bal c’est ce qui l’a tué. » Voilà ce que certains diront de cette pauvre petite fleur fanée abandonnée là sur le sol. Elle était un joli lys blanc et pur, elle n'est plus qu'une rose rouge ensanglantée et pervertie. Elle admire le nectar qui s'écoule encore de son corps torturé. Elle touche la peau translucide du bout des doigts. Ceux-ci sont tachés alors elle les suçote pour extraire le liquide qui les poisse. Cela a un goût fort particulier et elle ne trouve pas cela désagréable. Elle sourit et y regouterait bien mais elle n'ose pas. Le corps est parcouru de soubresauts mais la pauvre petite n'avait-elle pas déjà rendu son dernier souffle? Elle ne sait plus, il lui semble que lorsqu'elle s'est penchée sur elle, la pauvre enfant ne respirait déjà plus et son cœur avait cessé de battre mais à présent, elle ne sait plus si elle a imaginé cela ou si c'était réel. Peu importe... Cela ne saurait plus tarder. Elle regarde les yeux agrandis par la peur et entend sa supplication qu'elle ne peut que murmurer et ce, dans un dernier souffle de vie « Aide-moi.. ». L'aider? Mais l'aider à quoi? A mourir plus vite ou à guérir? La pauvre petite ne sait vraiment pas s'exprimer. Elle lui fait des grands yeux et la sermonne doucement : « Mais t'aider à quoi? Ne peux-tu donc pas t'exprimer correctement? » Des larmes coulent maintenant sur les joues rosies par le froid et blanchie par la mort qui rôde. Une once de compassion? Oui voilà ce qui la pousse à s'agenouiller à côté de l'angelot blond et de lui tenir la main. Elle serre de plus en plus tandis que le froid gagne chaque parcelle de ce corps malmené. Le sang ne coule plus et sa robe est souillée. Elle la serre dans ses bras et la console doucement : « Ne pleure plus. Ils ne te feront plus de mal, jamais. Ils ne pourront plus t'atteindre... Alors maintenant, tu peux partir sans crainte, tu seras en sécurité là-bas... » Un souffle chaud caresse sa joue tandis qu'à son tour elle pleure. Elle ne sent plus rien, plus de chaleur sur sa joue rougie par le froid. Elle n'entend plus ce souffle qui se perd, plus les battements du coeur. Alors, elle lui ferme doucement les paupières avant de la serrer un peu plus dans ses bras et de murmurer faiblement : « Pourquoi m'avoir abandonnée? »

Ses yeux sont brûlants et ses membres endoloris par le froid ambiant. Sa tête lui semble lourde et une odeur entêtante lui donne la nausée. Elle ne sait même pas où elle peut bien se trouver alors elle redresse doucement la tête et ouvre ses yeux. L'effroi se peint sur ses traits tandis qu'elle discerne le corps sans vie de cette fille. Elle tremble, elle ne sait même pas ce qui s'est produit. Elle tente de rassembler les morceaux détachés de ses souvenirs pour remonter le fil de sa mémoire. La poudre blanche, voilà le responsable dette brume dans son esprit. Elle avait du, une fois de plus, en abuser mais quel était le lien avec le triste spectacle devant ses yeux. Elle fouille ses poches à la recherche d'un précieux nectar quel qu'il soit. Elle trouve une petite fiole où s'inscrit en lettres rouges : « A n'employer qu'en cas de besoin. Effet violent garanti. » Parfait, cela sera parfait même si elle ne sait pas bien ce que contient le petit récipient. L'effet est immédiat et elle respire mieux. Des bribes de souvenirs lui reviennent, elle revoit la jolie fille allongée là baignant dans son sang. Elle ne l'a pas aidée, elle est juste restée à ses côtés jusqu'à la fin. Elle se souvient lui avoir demandé pourquoi elle l'avait abandonnée? Mais elle trouvait cela ridicule car elle ne l'avait jamais vue avant. Si? Elle s'en serait souvenue alors. Mais cette question l'obsède, ce « pourquoi » suppliant de la jolie fleur. Elle ne l'avait pas tuée, cela aurait été au-dessus de ses forces. Elle n'était pas une meurtrière, elle n'était pas aussi cruelle. Elle tente de se rassurer mais le doute persiste. Elle sait qu'elle ne lèvera pas le voile car la drogue dans ses veines a obscurci son jugement. Elle se résigne et ferme les paupières de la jolie poupée. Elle regarde sa robe tâchée et s'étonne. Une robe de bal? Mais où allait-elle? Alors elle se souvient, ce soir, il y a bal au château de la Raine Rouge. Jamais, elle ne pourra s'y présenter ainsi, les vêtements tâchés et déchirés. Sa robe est foutue, que va-t-elle faire? Son esprit enfiévré par la drogue, encore et toujours, lui apporte la réponse en poussant son regard velouté à se poser sur la jeune enfant. Elle est légère lorsqu'elle la soulève. Elle la porte jusqu'à une petite rivière et elle la déleste de sa robe. Elle frotte doucement le tissus délicat, le sang se dilue dans l'eau. La robe est bien vite nickel et elle la pose sur un rocher pour qu'elle sèche sa peau. Elle se dévêtit et baigne son corps dans l'eau glacée. Soudain euphorique, elle s'attèle à son projet fou : rendre au corps souillé et ensanglanté sa blancheur et sa pureté. Fière d'elle, elle profite d'un rayon de lune pour sécher son corps et pose un lys blanc sur le corps nu de la pauvre petite. Elle prend un moment pour faire une prière pour elle puis se vêtit de la robe blanche au décolleté pharamineux dans le dos et au toucher soyeux. Elle tresse ses cheveux et y entremêle un ruban improvisé à partir de sa robe abîmée.

Sans un regard en arrière, elle quitte la douce enfant et ce lieu. Elle avance, tentant de marcher droit malgré les effets retentissants de la substance ingérée un peu plus tôt. Elle ne titube pas ou si peu... Elle passe à côté de la tâche de sang sans même lavoir. Soudain, elle se retourne persuadée d'avoir vu un lapin rose lui faire signe de le rejoindre. Elle hésite avant de se rendre compte qu'elle s'était trompée de direction. Elle le suit docilement et alors qu'elle va le rejoindre, il semble avoir disparu. Elle avance et se perd de nouveau et cette fois c'est une tortue bleue qui la ramène sur le droit chemin. Elle avance péniblement. Elle manque de tomber à plusieurs reprises et chaque fois c'est un petit animal coloré qui la redresse ou la guide. On rencontre vraiment de drôles de créatures ici : un flamant rose jaune, un paon rouge et noir, une chenille orange,... Alors qu'elle prend une fois de plus la mauvaise direction, on la happe par le bras. Elle regarde hébétée celui qu'elle ne reconnait pas. Elle entend mais ne comprend pas ce qu'il lui dit : « Qu'as-tu pris? Ne parle pas et reste à mes côtés car dans cet état, tu n'as aucun discernement. ». Elle rigole sans prendre conscience que ce n'est pas un lien où il serait bon de se faire remarquer. Elle glousse toujours comme une écervelée pourtant. Il insiste : « Lor, m'as-tu bien compris? ». Elle le regarde, sourit avant de dire simplement : « Promis, j'essaierais de me tenir à carreaux. Mais je veux danseeeeeeeer maintenant... » Déjà, elle le laisse derrière elle et fonce dans la salle de bal. Elle sonde chacun des beaux visages, des habits scintillants. Elle aperçoit des visages connus, d'autres moins et alors qu'elle s'apprête à s'avancer, elle sent sa présence à Lui à ses côtés. Il la dirige doucement dans la salle et elle le laisse maître de la situation pour une fois et pour un court moment, le temps de reprendre juste un peu ses esprits.
Code by AMIANTE
Revenir en haut Aller en bas
Serena Nightly
Serena Nightly
Ecrits : 47
Age IRL : 32

Gouttes de thés : 59

Ce soir il y a bal ! Empty
MessageSujet: Re: Ce soir il y a bal !   Ce soir il y a bal ! EmptyJeu 27 Sep - 23:22








Le bal.
Le bal est une manière comme une autre de prouver que la gent de bonne condition sait s'amuser. Il y a, bien évidemment, les artifices utilisés par la riche populasse : somptueuses robes, boissons coûteuses, verre de cristal à pied, sourire qu'il convient d'arborer avec des dents blanches - toujours avec des dents blanches. Et puis, à côté de cela, il y a le boulot et son impartialité qui nous fait admettre, finalement que chasseur de prime est le job le plus éreintant du monde! C'est un fait, le banditisme et les règlements de compte étaient les dernières choses susceptibles de disparaître de Wonderland. Même si la Reine rouge, même si le Chapelier, même si le système économico-politico-pathetique venait à s’effondrer comme un château de carte et que les gens ne gigotent en tout sens de peur que l'on ne leur coupe la tête -quelle idiotie de croire cela, non?- toujours vivotera, sous la poussière, une raison d'être pour les chasseurs.
Pourtant, Serena devait admettre que sa décision fut une folie. Une pure folie..
Assise à même le sol, sur le par terre d'une herbe rougeoyante et vêtue de sa plus belle -et sa seule- robe capable de tenir la route durant une soirée telle que celle qui ne tarderait pas à pointer le bout de son museau, elle se remémorait la belle connerie qu'elle avait commise.
C'était il y avait de cela deux jours. Et trois heures, trente, pour être exact -Serena a gardé cette mauvaise manie de compter le temps qui s'écoule.
Un vieil homme, dont le haut-de-forme cachait son regard, avait tendu un vieux papier froissé à l'adresse de Serena qui, alors, s'était sentie tranquille de s'en emparer. Mais c'était avant d'en survoler les lettres noires et dégoulinantes sous le joug d'un lieu jadis humide, sans aucun doute. Elle était alors restée interdite, puis lui avait renvoyé le bout de cette feuille de façon très formelle.

"Navrée, je n'accepte pas."

"Je vous en donne le double"


Sa voix avait sonné tel un glas, rauque. Et Serena avait froncé des sourcils.

"Je ne m'invite pas dans le château de la reine."

"Le triple. Je vous en donnerai le triple."


Le triple...
Le triple. Qui donc serait capable de fournir le triple d'une somme déjà fort conséquente, si ce n'était un riche sujet de la reine?
Mais, hélas, là n'était pas le pire, non. Puisqu'elle avait accepté.
Elle, Serena Nightly, que la simple pensée du rouge faisait fuir comme la peste, avait accepté de descendre un parfait inconnu qu'elle ne connaissait que de nom. Et quel nom...ah. Unique, encore courageusement visible sur le papier blanc que Serena avait laissé choir dans le creux de son poing, il semblait lui brûler la paume. Bien moins, néanmoins, que la judicieuse annotation soulignée juste en dessous : "le château de la Reine Rouge, au bal."

Pour l'occasion, Berto, le vieil apothicaire un peu sourd de Nameless City, lui avait prêté les souliers noirs de sa soit disant fille décédée , très à cheval sur le fait qu'elle devrait les lui rendre dans la semaine (et non pas avant minuit, cela écroule un peu le mythe.) Quant à sa robe, d'un vert bouteille plus que foncé, elle n'était sans doute rien en comparaison des belles parures que ce petit monde arborerait, prétentieusement, mais au moins était-elle d'excellente qualité. Serena ne risquait pas d'attirer les soupçons sur elle. Ni l'attention d'ailleurs.
Dans un profond soupir elle se leva enfin, péniblement. Le ciel de cet univers rouge sanguin n'était pas visible, dans la nuit, mais il semblait nuageux. Comme un précepte en bon et du forme, qui gronde de mauvais présages.
Sans prévenir, elle porta le papier à sa bouche et l'avala, le plus naturellement du monde, comme si, voyez vous, il était tout à fait normal d'avaler les feuilles que l'on tenait en main. Puis, elle dégagea l'encadrement de ses longs cheveux roux et y noua, par dessus, la ficelle de son masque noir...avant de s'engager vers ce qui lui sembla tout l'air d'être sa potence.

Il ne lui fallut guère plus de dix minutes pour arriver sur les lieux. Le château, imposant, ne lui inspirait pas confiance. Il était trop grand, trop large, trop sombre à bien des égards...ou l'était-il juste pour Serena?
Elle glissa à gauche d'un inconnu, calqua sa démarche sur lui. Et fit attention d'être assez en retrait pour se fondre dans la masse..quitte à la traverser. Il aurait été hors de question qu'elle passe à travers les murs.
Imaginez-la, tout sourire, une jambe à l'intérieur du château tandis que l'autre se trouverait -durant un temps- à l'extérieur même du bâtiment ; joli tour de passe-passe devant l'attroupement bourgeois. Non, définitivement pas.
Elle monta les marches, aux aguets. Autour, le monde la suivait tel une ruche attirée par l'appel du miel. Des gardes montaient l'entrée. Deux. Mais ils n'étaient sûrement pas les seuls. Sans compter les proches de la reine, dissimulés sous de grotesques parures... A sa propre surprise pourtant, aucun des gardes ne fit attention à elle. C'était à croire qu'elle paraissait encore plus insignifiante qu'elle ne l'aurait espéré.
Et ce ne fut qu'une fois à l'intérieur, qu'elle cerna la grandeur de ce constat.


Les couleurs flamboyantes lui firent plisser les yeux. Sans modifier son allure, elle se sépara progressivement de la foule. Tout le monde, en réalité, se sépara peu à peu. La pièce était assez gigantesque pour cela. Elle jeta un coup d'oeil vers les quelques attroupements de jeunes femmes sublimes qui, d'un sourire, auraient pu attirer à elle aussi bien les hommes que les femmes, c'en était certain. Des succubes. Il y avait aussi des personnes plus discrètes, moins voyantes mais tout aussi somptueuses. Dans cette manière de se tenir, de prendre acquisition de la place qu'ils occupaient, ils ressemblaient à des paons dont le plumage n'aurait guère eu besoin d'être pavané. Tout était grandiose, absolument, indéfectiblement...écoeurant de beauté.
Serena renifla, leva le nez au ciel, avant de zieuter, à gauche, loucher sur un homme au masque de loup, une magnifique demoiselle à ses côtés, un couple rieur qui se chuchotait à l'oreille, et, subitement, l'apparition furtive d'une silhouette qui la fit réagir tout de go. Elle se crispa, les yeux écarquillés. C'était comme si, à l'instant, elle venait d'apercevoir un de ses semblables.
Un chasseur, ou une chasseuse qui, déjà, venait de disparaître dans la ronde des grâces telle une volute que l'on voudrait saisir pour s'y retrouver, grotesque et honteux, sur du rien.
Elle fronça les sourcils. Ses pas la menèrent vers une chaise un peu en retrait de l'immense piste au parquet brillant.
Il fallait qu'elle reste attentive et qu'elle ne se laisse pas distraire, quand bien même cela serait-il par ses pairs...Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser que, peut être, elle n'était pas la seule sur le coup. Mais pire que cela encore : elle sentait, plus qu'elle ne le savait, que ce lieu fourmillait de sorciers.
Elle attrapa le dossier de la lourde chaise, prit place sur cette dernière, l'oreille tendue, le regard vif et -plus que tout- le coeur battant à tout rompre contre sa poitrine. Vite.
Il fallait vite qu'elle localise sa cible, et qu'elle déguerpisse d'ici .





Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Ce soir il y a bal ! Empty
MessageSujet: Re: Ce soir il y a bal !   Ce soir il y a bal ! Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Ce soir il y a bal !

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Cantiques Sanglants :: Bloody Ware :: 
Château de la Reine Rouge
-
Sauter vers: