Sombre journée, glaciale. Me rendant à peine compte de cette fraicheur oppressante. Tenant brièvement la porte à cette délicieuse demoiselle avant de sortir. Lui accordant qu’un sourire concis, avant de filer à l’Anglaise. J’avais d’autres idées que m’accorder du temps dans ce genre de lieu. Même le plus agréable qui soit ! D’un œil perçant, je remarque a plusieurs mètres les courbes félines que je recherche..que je poursuis… Hobbies de la journée, a vrai dire d’un peu plus longtemps que ça… Rien d’étonnant qu’elle ne me remarque pas. Je suis capable de poursuivre n’importe qui à la trace à une distance phénoménale. Chaque être possède une odeur, et la sienne… Je ne peux pas l’oublier, elle m’obsède d’une certaine manière. Sans la voir, je peux savoir qu’elle est passée par là. Ignorant ce que je pouvais bien faire ici, et décidé de la prendre comme gibier. Jusqu’à arriver à elle…
Cela fait un moment, que j’aurais pu me dévoiler. Seulement, d’une façon perfide, j’aime observer les autres. C’est du voyeurisme pur et simple, acte malsain sans doute. Cependant, je m’en régale peu importe les facettes. Rompre le charme de cette piste, met fin à mon excitation. Pour entrer dans un autre jeu, plus dangereux, plus violent… Je lâche la porte brusquement, craquant la couche blanchâtre sous mes pieds. La rue n’est pas vraiment lumineuse et encore moins faite de grande population. L’air est calme, et aussi inquiétant. Personne ne s’arrête ni fait attention. C’est comme être invisible.
Mon gibier en n’est pas un. Autant que je me prépare au danger. Sa lame est sans doute reconnue plus inquiétante que la mienne. C’est la seule raison pour laquelle elle m’intéresse. Je l’admire autant que j’ai le désir de lui arracher le cœur, je veux sa place tout simplement. Ce n’est pas la raison qui arrêtera ma soif d’ambition. Téméraire sans nul doute. Je me prépare jamais, je joue à l’instinct, c’est dans ma nature. L’avenir n’est pas à prévoir, suivre un plan puis quoi encore… J’aviserais, c’est tout. Le hasard puis mon flaire, c’est tout ce qui me guide. Qu’importe si je me plante, je ne suis pas un de ces inactif prévoyant, trop craintif pour foncer. Ils resteront des bouffons tandis que je deviendrais roi. Et eux penseront le contraire, qu’ils le disent… Je serais capables de leur crever les yeux avant même qu’ils puissent fermés les paupières. Marchant dans l’ombre discrète. Mon fondant à l’abri des regards dans une apparence plus canine.
Je me faufile en dehors des rues emprunté par les humains. Laissant ma vision de côté, pour seulement me fier à cette odeur si particulière. Je trotte mon flaire m’indique qu’elle s’est immobilisé. Je n’avais pas envie de louper cela ! Je prenais plaisir à la harceler, d’une certaine façon elle ne pouvait pas nier mon existence. Je stoppe mes pattes encrées dans la neige. Observateur des actes de cette femelle. L’homme près d’elle n’a aucune chance, d’ailleurs il est abattu si facilement… D’une certaine manière sa mort est plutôt médiocre et pathétique. Qu’est-ce qu’elle peut être décevante cette nana… Et pourtant…
Je m’avance lentement vers elle, sachant pertinemment que mon effet de surprise sera nul et que ma présence sera décelée très rapidement à présent. Alors, qu’elle se retourne, je reprends ma forme humaine. Lui adressant un regard plus que vicieux. M’accordant un bref sourire qui se dessine au coin de mes lèvres.
Syrianael – « Qu’est-ce que tu veux encore ? Pourquoi tu n’arrêtes pas de me suivre hein ? »
Je me contente de la regarder comme un vainqueur alors que je n’ai rien gagner du tout. J’apprécie qu’elle se pose ces questions. Bien qu’au fond la réponse est plus qu’évidente, elle devrait le savoir. Sinon, tant pis. Qu’elle ne compte pas sur mes réponses. Je la contourne lentement sans lui rendre la moindre de réponse. Glisse une main dans mes cheveux comme pour me recoiffer avant d’observer avec une moue inquiétante, le cadavre. J’ai faim… Ce n’est pas vraiment le moment. Mais, je mangerais bien ce type. L’odeur de son sang m’enivre, sans le toucher, j’ai l’impression de pouvoir déjà me régaler de sa chair. Je n’en oublie pas pour autant la présence de ma chère concurrente. Replaçant ma main dans la poche de mon manteau, je la regarde, allant jusqu’à la dénudée du regard. C'est flagrant, je me fiche qu’elle s’en rendre compte. J’aime bien ça. Me léchant la lèvre inférieure comme un tic assez répugnant pour le coup.
Hunter – « Tes contrats sont de plus en plus décevant… Serais tu en manque de ressource ma chère, je pourrais peut être te filer un coup de main… Quoique, en réfléchissant, je ne fais pas la charité. Tu n’as vraiment aucun sens artistique ma pauvre, c’est vraiment pathétique. »
Venir me moquer, critiquer et blabla… J’adore cela. Ce n’est pas la question. Je ne souhaite que l’agacée, l’énervée serait encore plus fun. Qu’elle sache au moins que je suis un meilleur assassin qu’elle. Lorsque j’observe son œuvre pathétique, je suis vraiment un Picasso à côté d’elle. Cela me réjouit vraiment, mon sourire triomphant et narquois en est déjà la preuve.